Cancer détecté « trop tard » : le fils de la défunte désavoué
Le tribunal administratif de Nantes a débouté le fils d’une ancienne patiente du centre hospitalier de Saint-nazaire, qui reprochait à l’établissement d’avoir diagnostiqué « trop tard » le cancer qui avait emporté sa mère le 20 avril 2013.
Demandant 130 000 € de dédommagements à l’hôpital public, il considérait que l’erreur de diagnostic des médecins constituait une « faute » de nature à entraîner la responsabilité du centre hospitalier.
Selon lui, elle avait « contribué directement » à l’aggravation du cancer de sa mère, qui aurait pu vivre « plusieurs mois à plusieurs années » de plus.
Erreur de diagnostic, mais…
La défunte, âgée de 63 ans, avait précisément été hospitalisée en janvier 2012 pour des « douleurs rénales » : les médecins avaient alors conclu à l’existence d’une « fibrose rétro-péritonéale ».
Un scanner, réalisée en mai, avait pourtant fait apparaître une « masse de taille importante »… Or, la sexagénaire avait déjà été opérée et traitée par chimiothérapie, en 2009, d’un cancer du côlon. Sa rechute avait finalement été constatée en septembre, neuf mois après son admission.
« Compte tenu de ses antécédents médicaux, des examens auraient dû être réalisés pour éliminer l’hypothèse d’une récidive du cancer du côlon », en concluait donc le plaignant.
« Une erreur de diagnostic a été commise, en janvier 2012, par les médecins l’ont pris en charge, conviennent dans un premier temps les juges nantais. Toutefois, l’âge de la patiente, […] l’absence de masse à l’examen clinique […] en janvier 2012, […] les marqueurs tumoraux négatifs et le temps écoulé entre le traitement du cancer en 2009 et sa réapparition - lequel réduisait de façon importante la probabilité d’une récidive, intervenant dans 80 % des cas dans un délai inférieur à deux ans - rendaient l’existence d’une fibrose plus probable que celle d’une cancer. »
L’expert mandaté dans cette affaire avait aussi fait valoir, dans son rapport, que le diagnostic d’une récidive de cancer «n’était probablement pas possible » en janvier 2012. « Dans ces conditions, l’erreur de diagnostic commise par le centre hospitalier de Saintnazaire n’est pas fautive », conclut le tribunal administratif de Nantes.
Les frais d’expertise (1 320 €) ont été laissés en conséquence à la charge du fils de la défunte.