L’Écho de la Presqu’île (SN)

Il appelle son ex-compagne plus de 950 fois en trois mois

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SMS, MMS, messages via Facebook… Ce Normand de 35 ans a fait vivre un calvaire à son ancienne concubine, qui vit aujourd’hui avec leur fille à Saint-nazaire.

Un habitant d’ifs, une commune normande de 11 500 habitants située dans le Calvados, était jugé mercredi en appel à Caen pour avoir harcelé son ancienne compagne pendant plusieurs mois, à Saint-nazaire.

Il l’avait notamment appelée près de 600 fois en un mois, durant l’été 2016.

En première instance, l’intérimair­e de 35 ans avait écopé de six mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans. Le tribunal correction­nel de Caen lui avait notamment interdit d’entrer en relation avec sa victime.

Présent à l’audience, le prévenu, condamné par le passé à plusieurs reprises pour violences, n’a pas cherché à minimiser les faits. « J’ai appelé plus qu’il ne faut, c’est vrai. Mais je voulais avoir des nouvelles de ma fille, lui parler », soupire le prévenu. Il explique ne l’avoir vu que « trois heures en un an ».

À la barre, l’homme se dit désespéré. « J’ai perdu pied », murmure-t-il.

60 appels par jour

Pendant trois mois, il a fait vivre un véritable calvaire à son ex-compagne, dont il est séparé depuis 2007. SMS, MMS, messages via Facebook… Au total, il a tenté de l’appeler plus de 950 fois entre juillet et octobre 2016. Il lui a également envoyé 575 SMS.

L’accusé ne s’en cache pas : il pouvait contacter la mère de sa fille jusqu’à 60 fois dans la journée. « À ce rythme-là, ça rafale », note le président de la cour. Pour le magistrat, le comporteme­nt du trentenair­e est « délirant, irresponsa­ble ».À la barre, l’homme baisse la tête, sans répondre.

Son avocate tente de justifier son attitude. Son ex-compagne est partie du jour au lendemain, sans laisser le moindre mot. « Il ne savait plus où étaient ses filles. Leur mère avait déménagé à plus de 300 km ! », tonne son conseil. Le décès de sa fille aînée l’a ravagé.

La voix tremblante, le Normand évoque ses droits de père, avant d’être aussitôt coupé par le président de la cour : « Mais madame ne vous appartient pas. Vous ne pouvez pas l’appeler quand ça vous chante », tranche le magistrat.

21 plaintes contre son ex-compagne

Pour l’avocate de la jeune femme, la défense du prévenu ne tient pas la route. Me Sylvie Panetier en est persuadée : la volonté de nuire est évidente. « Pourquoi sinon appeler alors que sa fille est à l’école ? », s’interroge l’avocate.

La fréquence des appels interpelle l’avocat général, qui requiert une peine d’amende « dissuasive » à l’encontre du Normand. « Il y a bien mieux à faire dans la vie que d’empoisonne­r la vie de ses proches », tranche Marc Faury, pour le parquet.

L’intérimair­e l’assure : il a mis fin à ce harcèlemen­t. Depuis un an, il a le numéro de téléphone de sa fille, qu’il peut donc contacter directemen­t. Dans sa plaidoirie, son avocate met en garde la cour. La situation n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Les torts sont partagés.

Malgré les injonction­s de la justice, son ex refuse toujours de le laisser voir sa fille. Son client a déposé 21 plaintes contre elle pour non-présentati­on d’enfant.

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