Le maire continue d’y croire
Jean-Pierre Blazy a diffusé un communiqué pour défendre le projet, sur lequel le commissaire enquêteur a donné un avis défavorable.
À la suite de la publication du rapport du commissaire enquêteur qui a donné un avis défavorable au projet d’aménagement du Triangle de Gonesse, le maire (Ps) Jean-Pierre Blazy réagit pour défendre son Plu (plan local d’urbanisme), qui prévoit l’urbanisation du Triangle de Gonesse et l’aménagement d’EuropaCity. « À travers la révision du Plu, nous proposons une approche équilibrée de l’aménagement du territoire », défend le maire de Gonesse, dans un communiqué. « L’urbanisation intensive et mal pensée des années 60 doit être corrigée en créant de nouveaux bassins d’emploi », argumente-t-il pour relancer le programme de 80 hectares, qui prévoit 50 000 m2 d’aménagement à vocation commerciale et culturelle. Pour l’ancien député, l’avis du commissaire enquêteur serait « motivé par la mobilisation d’opposants qui viennent de l’extérieur du territoire ».
La municipalité a, par ailleurs, profité du forum des associations pour vanter le projet local, comme l’a relevé Bernard Dhailly, président de l’Association des Familles et fervent opposant à la politique du maire de Gonesse. « Lors du forum des associations, la mairie avait installé une maquette à l’entrée de la salle, qui était animée par des « speakers, qui se relayaient pour expliquer le projet EuropaCity ». Lui aussi a lu le communiqué du maire. « Un tract aux frais de la commune et à la gloire de ce projet », résume-t-il.
Pourtant, sur celui-ci, JeanPierre Blazy assure protéger le Triangle de Gonesse d’une urbanisation sans limite. « Nous nous sommes battus pour que le projet soit le plus compact possible avec 400 hectares de terres agricoles protégés et 300 hectares d’aménagement » et qui promettrait « 40 000 emplois, une réhabilitation et une valorisation du patrimoine de Gonesse, une station de métro et 200 hectares de zones naturelles ». Autant d’arguments qui ne convainquent quère les opposants.
Face aux opposants
Nombreuses sont les associations de protection de l’environnement qui se dressent face au projet. Parmi elles, le groupement Carma (Coopération pour une ambition rurale, métropolitaine et agricole), retenu parmi les lauréats du prix Convergences 2017, à l’occasion du festival Convergences, organisé les 4 et 5 septembre dans l’enceinte du palais Brongniart. « Détruire des terres agricoles parmi les plus fertiles d’Europe ? C’est le projet fou du groupe Auchan. EuropaCity serait une zone commerciale de 80 hectares à vocation ludo-récréative. Intégrant une piste de ski comme à Dubaï, un parc aquatique, 500 boutiques pour touristes fortunés et une toute petite ferme urbaine censée verdir l’ensemble », analyse l’association. « Le projet prétendûment entièrement financé sur fonds privés, intégré au Grand Paris, dépend de la construction d’une gare de métro et d’aménagements routiers, détournant ainsi l’intérêt général », soulignet-elle aussi.
Le maire affirme avoir pris acte de l’enquête publique. « De nombreuses remarques ont été prises en compte pour améliorer encore le projet sur le plan écologique », promet Jean-Pierre Blazy, toujours aussi convaincu de l’utilité d’un tel aménagement.