Il tire l’oreille du maire et finit chez les gendarmes
Lors du conseil municipal de juin, une altercation a opposé Bruno Macé à l’un de ses colistiers. Ce dernier a dû s’expliquer à la gendarmerie.
Ce n’est pas le grand amour, mais plutôt une lobe story qui définit le mieux la relation entre Bruno Macé, le maire (Se) de Villiers-Adam, et Jacques-Henri Tournadre, conseiller municipal. Pourtant élus sur la même liste en 2014, les deux hommes ne s’entendent plus. Aujourd’hui, les écoutilles semblent définitivement fermées entre eux. Le point de non-retour a été franchi lors d’une nouvelle altercation au conseil municipal du 15 juin.
On se dit tu ?
« Cela fait des mois que je m’oppose au maire sur plusieurs sujets, confie JacquesHenri Tournadre. D’autres élus ont été en conflit avec lui, mais avec moi, c’est plus frontal. Il pratique l’exclusion et ne me salue plus. En conseil municipal, il me tutoie comme un pote alors qu’il m’ignore le reste du temps. » Agacé par ce tutoiement qu’il considère comme un manque de respect à son endroit, le conseiller municipal a demandé, une nouvelle fois, à Bruno Macé d’employer le vouvoiement. « Je le vouvoie pour mettre une distance et maintenir des relations cordiales, mais pendant le conseil, il a continué à me tutoyer, peste l’intéressé. Au bout de la quatrième fois, je me suis levé et je lui ai pincé l’oreille pour lui faire comprendre que j’aimerais bien être entendu. Je n’ai pas porté de violence physique pour faire mal. »
Las ! On ne secoue pas l’esgourde du premier magistrat de sa commune comme à un vulgaire garnement. Au lendemain de cette scène, le maire a porté plainte et le 1er août, Jacques-Henri Tournadre a été convoqué à la gendarmerie de Montsoult. Devant des gendarmes tout ouïe, l’élu a tenté d’expliquer son geste : « C’est une affaire fâcheuse et je reconnais que tirer l’oreille est une forme d’humiliation, admet-il. Je regrette ce geste, mais j’estime qu’il a poussé le bouchon trop loin. »
Rappel à la loi
De son côté, Bruno Macé reste sourd à ces regrets. « Cette histoire de vouvoiement est un prétexte, s’insurge l’édile. Il m’a agressé physiquement et c’est un peu dommage que cela prenne ces proportions. Ce n’est pas la première fois qu’il est convoqué chez les gendarmes et il avait d’ailleurs écopé d’un rappel à la loi. Cela n’a visiblement pas suffi. J’ai porté plainte pour marquer le coup et ramener un peu de sérénité. Je laisse la Justice faire son affaire. » Pour l’heure, les juges n’ont pas encore tranché et rien ne semble pouvoir réconcilier le maire et son colistier. À Villiers-Adam, les étagères à mégots n’ont pas fini de trembler.