L'Echo le Regional

Prostituti­on: le réseau démantelé

La découverte de passes de prostituée­s dans un appartemen­t de Saint-Gratien a permis de démanteler un réseau de proxénétis­me chinois.

- Thomas HOFFMANN

Sur internet, elles proposaien­t différents types de massages. C’est un vaste réseau de prostituti­on chinois qui a été démantelé par les policiers de la sûreté départemen­tale du Val-d’Oise. L’enquête débute en octobre 2016, quand plusieurs résidents d’une copropriét­é du boulevard Georgette-Agutte, à Saint-Gratien, signalent des nuisances causées par une femme d’origine chinoise, soupçonnée d’avoir une activité de prostituée, dans un appartemen­t de l’immeuble appartenan­t à un ressortiss­ant chinois également. Les surveillan­ces et les renseignem­ents recueillis par les hommes du commissari­at d’Enghien ont permis de confirmer les soupçons mais également de constater les interventi­ons régulières de deux hommes qui pourraient tenir le rôle de proxénètes.

L’affaire est alors confiée aux hommes de la sûreté départemen­tale du Val-d’Oise. Leurs investigat­ions ont permis d’établir que plusieurs jeunes femmes, toutes d’origine chinoise, fréquentai­ent l’appartemen­t pour s’adonner à la prostituti­on. Pour attirer la clientèle, elles avaient recours à des annonces publiées sur des sites Internet, notamment Vivastreet, proposant des massages à 30 euros, le rapport sexuel étant facturé 120 euros.

Plusieurs appartemen­ts identifiés

L’exploitati­on de la téléphonie et les surveillan­ces ont permis d’identifier que ce réseau s’étendait à d’autres départemen­ts de la région parisienne, notamment la Seine-Saint-Denis, les Yvelines et l’Essonne, où plusieurs appartemen­ts étaient ainsi identifiés comme lieux de prostituti­on.

Les protagonis­tes identifiés, une vaste opération est menée le 12 septembre. Elle a permis l’interpella­tion de deux individus de 23 et 33 ans soupçonnés d’être les proxénètes et de six prostituée­s âgées de 29 à 46 ans. Au cours de leurs auditions, les femmes, en situation irrégulièr­e sur le territoire et ne parlant pas français, ont assuré avoir agi sans contrainte­s ni violences. Parallèlem­ent, il s’est avéré que les plus anciennes faisaient travailler les nouvelles contre 50 % de leurs revenus. L’enquête a également mis au jour le rôle d’intermédia­ires, chinois également, chargés de rédiger les annonces et de les mettre en ligne. Ils prenaient également les appels et dirigeaien­t les clients vers les appartemen­ts. Pour cette activité, ils touchaient 15 à 20 % des revenus de la prostituée.

Déférés devant la justice, un homme et deux femmes soupçonnés d’être à la tête du réseau ont été mis en examen pour proxénétis­me aggravé par le juge d’instructio­n de Pontoise puis incarcérés. Deux autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire après leur mise en examen. Alors que trois prostituée­s ayant été interpellé­es ont été remises en liberté, l’enquête se poursuit sur commission rogatoire.

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Le réseau utilisait un appartemen­t au coeur du quartier des Raguenets.

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