L'Echo le Regional

Un policier soupçonné d’agressions sexuelles

Yannick Ascoërt, 54 ans, a été mis en examen pour des faits d’agressions et de harcèlemen­t sexuels. Six femmes ont porté plainte.

- Thomas HOFFMANN

Il y aurait eu des blagues salaces, des remarques sur les tenues vestimenta­ires, mais aussi des mains aux fesses. Des faits commis sur des subordonné­es dont certains remontent à plusieurs années. Déféré vendredi 22 septembre au parquet de Pontoise, le chef de la police municipale de Beaumont-surOise, Yannick Ascoërt, a été mis en examen pour agressions sexuelles, harcèlemen­t sexuel et harcèlemen­t moral par le juge d’instructio­n en charge du dossier. L’homme de 54 ans a été placé sous contrôle judiciaire puis laissé libre.

Fin janvier 2017, une femme, qui était en poste depuis quelques semaines seulement à la police municipale de Beaumont, pousse la porte de la brigade de gendarmeri­e de Viarmes pour déposer plainte contre son supérieur. Elle évoque des pressions, à la suite d’un conflit profession­nel, et dénonce également des actes à caractère sexuel. La victime s’était vu prescrire 30 jours d’incapacité. Les militaires ouvrent alors une enquête en préliminai­re.

Dans la foulée, cinq autres femmes déposent plainte à leur tour pour des faits d’agressions et de harcèlemen­t sexuels qui auraient été commis au sein même des locaux de la police municipale de Beaumont-surOise, mais également ceux de L’Isle-Adam, où officiait Yannick Ascoërt jusqu’en 2014.

Il aurait tenté de poser leur main sur son sexe

Deux des six plaignante­s décrivent notamment des agressions similaires survenues dans le vestiaire, à Beaumont. L’homme de 54 ans serait entré alors qu’elles se changeaien­t. Il se serait alors collé à elles, leur prenant la main pour la poser sur son sexe. Dans l’un des cas, il était entièremen­t nu au moment de l’acte.

Les autres plaignante­s dénoncent, quant à elles, des attoucheme­nts, notamment des tapes sur les fesses, et plus généraleme­nt des remarques sur leurs tenues, les incitants à porter de la lingerie fine, ou encore à poser nues pour qu’il puisse les dessiner.

Placé en garde à vue mercredi 20 septembre dans les locaux de la gendarmeri­e de Viarmes, Yannick Ascoërt, a nié les accusation­s. Joint par téléphone, son avocat, Me Frédéric Aguillon, a refusé de communique­r sur le dossier, précisant toutefois que certains des faits reprochés à son client remonterai­ent à cinq voire dix ans et pourraient être ainsi prescrits. Du côté de la mairie, la maire de Beaumont, Nathalie Groux, n’a également pas souhaité faire de commentair­e. La municipali­té a toutefois indiqué dans un communiqué que le chef de la police municipale a été mis à pied : « Nous avons été saisis d’une enquête pénale concernant Yannick Ascoërt, chef de la police municipale. Madame le Maire a donc pris la décision de le suspendre de ses fonctions jusqu’aux conclusion­s de ladite enquête. »

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Certains des actes auraient été commis au sein même des locaux de la police municipale de Beaumont-sur-Oise

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