L'Echo le Regional

« Je n’ai pas reconnu ma fille »

Xavier P. comparaiss­ait durant trois jours devant la cour d’assises du Val-d’Oise pour l’assassinat de Dalila, une infirmière de 31 ans, en avril 2015.

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Depuis la mort de sa fille, Marguerite « ne vi[t] plus » mais « survi[t] », confesset-elle la gorge serrée. À la barre de la cour d’assises, lundi 25 septembre, la mère de Dalila évoque ses problèmes de santé, la perte de 20 kilos, les médicament­s qu’elle prend afin de trouver le sommeil. Mais surtout, elle confesse cette douleur incommensu­rable, cette absence qu’elle ne peut surmonter : « Je l’appelle tout le temps, j’ai besoin d’elle ! »

C’est elle qui avait découvert le corps sans vie de Dalila, infirmière de 31 ans, dans son appartemen­t de la rue de Beauchamp, à Montigny-lèsCormeil­les, le lundi 27 avril 2015. Marguerite n’avait pas eu de ses nouvelles depuis le samedi précédent. « Elle ne répondait pas à mes appels, j’étais inquiète. » Elle contacte alors Xavier, qu’elle présente à la cour comme le compagnon de sa fille. « Il lui avait donné une bague qu’elle portait à l’annulaire gauche. Il y avait un engagement entre eux. » L’homme de 40 ans assure ne pas avoir eu de contact avec Dalila ces derniers jours. Il accepte alors d’accompagne­r sa mère à son domicile. « La porte de son appartemen­t n’était pas fermée », raconte Marguerite. « J’ai appelé Dalila, mais elle ne répondait pas. En entrant dans sa chambre, j’ai vu son matelas maculé de sang. » Le corps sans vie de sa fille gît sur le sol. « Quand je l’ai touchée elle était froide, comme si elle sortait du congélateu­r. » Frappée à de multiples reprises au visage, Dalila est défigurée. « Je ne l’ai pas reconnue », soupire sa mère. Le médecin légiste relèvera de nombreuses ecchymoses, mais surtout une plaie mortelle par arme blanche au cou.

Saisis de l’affaire, les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles (Yvelines), soupçonnen­t rapidement Xavier, ce dernier ayant entretenu pendant plusieurs années une relation extraconju­gale avec Dalila. Les voisins ont ainsi confirmé avoir aperçu sa Seat Leon grise sur place le dimanche, alors qu’au même moment ils ont entendu une violente dispute éclater dans l’appartemen­t de la victime puis cesser d’un coup, avant qu’un homme de couleur ne prenne la fuite. L’arme du crime ne sera jamais retrouvée, aucune trace ne sera relevée sur place, l’appartemen­t ayant été nettoyé de fond en comble à l’eau de Javel, excepté la chambre.

Interrogé Xavier a toujours nié les accusation­s, expliquant par ailleurs que la victime n’était qu’un simple flirt. Son Adn a toutefois été retrouvé sous les ongles de Dalila, tandis que le suspect se perd dans ses explicatio­ns sur ses activités au moment du meurtre. Il y a aussi cet aveu qu’il aurait fait à Marguerite lorsqu’il l’a déposée devant chez sa fille : « Il m’a dit qu’il ne voulait pas monter car la vue du sang lui faisait peur. » Des propos qu’il réfute aujourd’hui, alors qu’il est jugé depuis vendredi pour assassinat devant la cour d’assises du Val-d’Oise. Le verdict devait être rendu mardi soir (heure à laquelle nous avions bouclé notre édition).

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