Sale climat en mairie
La tentative de suicide d’une employée communale dans son bureau a aggravé les tensions entre le personnel de la Ville et le maire Isabelle Mézières.
« Harcèlement, mise au placard, humiliations permanentes… C’est une chasse aux sorcières incessante depuis 2014. » Julien Crevel ne mâche pas ses mots. Trésorier de la cellule Cgt des agents communaux d’Auvers, il dénonce une ambiance de plus en plus pesante à l’hôtel de ville entre les fonctionnaires et Isabelle Mézières, le maire (Se) d’Auvers-sur-Oise.
Jeudi 14 septembre, le malaise s’est aggravé avec la tentative de suicide d’une employée municipale dans son bureau de la mairie. L’affaire a choqué la communauté auversoise. Une semaine après les faits, la fonctionnaire explique son geste désespéré : « Mes relations avec le maire se sont dégradées au fil du temps et le fait que je sois responsable syndical Cgt n’a rien arrangé, confie-t-elle. J’ai fait l’objet de sanctions, de baisses de notes et d’humiliations. C’est cette situation qui m’a amenée à commettre ce geste extrême. C’est un conflit larvé avec beaucoup de perversité. J’ai besoin de prendre du recul et je ne me vois pas retourner au travail dans l’immédiat. » Entendue par les gendarmes, elle a déposé deux plaintes pour harcèlement moral au travail et mise en danger de la vie d’autrui.
Affrontement au conseil
Lors du conseil municipal du 23 septembre, Jean-Pierre Béquet, l’ancien maire (Ps), est revenu sur cet événement. Le chef de file de la minorité s’en est pris directement au maire à qui il a reproché sa gestion « calamiteuse » d’un personnel « en difficulté et en souffrance ». Réplique immédiate de l’édile qui a dénoncé une « récupération politique inacceptable » de son opposant (lire encadré).
Actions à venir
Pour l’opposition comme pour le personnel, l’absence de directeur général des services (Dgs), décidée par la municipalité, ne facilite pas les choses. « Il n’y a plus de Dgs donc il n’existe aucun tampon entre les services et les élus. Ces derniers ont tous les pouvoirs entre leurs mains », proteste Julien Crevel. Le représentant de la Cgt promet également des actions à venir. « Beaucoup de mes collègues sont indignés et certains sont prêts à témoigner pour l’enquête. Nous allons demander une convocation du Chsct (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, Ndlr) qui ne s’est plus réuni depuis trois ans. Nous avons aussi saisi le préfet pour l’alerter sur nos conditions de travail. »