La renaissance de La Belle Marinière
Retrouvée par un cinéphile américain, à Los Angeles, et restaurée par Lobster Films, La Belle Marinière a été projetée en avantpremière à Mériel, le 23 septembre. Ces retrouvailles ont réuni les fans de Gabin et les acteurs de ce sauvetage tous vêtus de rayures, grâce aux marinières offertes par Armor Lux. Ce long métrage, réalisé par Harry Lachman, en 1932, a une histoire rocambolesque. Comment une copie d’un film sonore français incomplet non-sous-titré s’est retrouvée à Los Angeles ? Ce mystère a rassemblé 200 curieux et fans de Jean Gabin à l’espace Rive-Gauche. Patrick Glâtre, le Monsieur Cinéma du Val-d’Oise, et Claire Delannoy, présidente du musée cinématographique Jean-Delannoy de Bueil étaient au rendez-vous.
Film disparu
Disparue sans laisser de traces, une copie de la bobine originale en 35 mm de La Belle Marinière a été retrouvée, en 2005, par Charles Zigman à l’université de Los Angeles. Ce cinéphile américain effectuait, à l’époque, des recherches pour l’écriture de son livre sur Jean Gabin, The World’s Coolest Movie Star. « Un soir, je regardais des bobines de films et par une incroyable coïncidence, l’une d’entre elles s’est retrouvée au sol. C’était un film de vampires appelé Fangs of the Living Dead », raconte Charles Zigman. Lorsqu’il a ramassé la boîte, le cinéphile s’est aperçu que l’amorce du film mentionnait La Belle Marinière, 1932, le logo Paramount et a alors cru à une erreur. « À la lumière, j’ai vu les visages de Jean Gabin et de Madeleine Renaud. J’ai connu l’acteur français parce que mon grand-père Fernand était Français. Il n’était pas fan de cinéma mais aimait beaucoup Gabin », se rappelle Charles Zigman.
Ce dernier a contacté Lobster Films, une société spécialisée dans le sauvetage de films disparus. Douze ans plus tard, Serge Bromberg, son dirigeant, en a obtenu les droits d’exploitation et a sauvé l’oeuvre grâce à la mobilisation de Celluloid Angels, une plateforme de financement participatif dédiée à la restauration de films perdus. La cagnotte a été atteinte à 120 %.
« La restauration n’est pas totalement terminée et certains passages manquants ont dû être remplacés par des cartons, explique Serge Bromberg. Le plus compliqué a été de réunir toutes les conditions et autorisations pour pouvoir régulariser la situation juridique du film et le restaurer. »