Biogénie lorgne les déchets du Grand Paris
L’entreprise de dépollution des sols a investi dans une nouvelle machine capable de traiter 1 000 tonnes de terre par jour.
Le soil washing, vous connaissez ? En bon français, cela se dit « lavage du sol ». C’est aussi le nom de la nouvelle installation inaugurée jeudi 14 septembre sur le site de Biogénie. Installée depuis 2015 au port de Bruyèressur-Oise, cette société spécialisée dans le traitement biologique des sols pollués vient d’acquérir une plateforme de traitement et de valorisation des terres. Conçue par une société hollandaise, cette installation peut traiter jusqu’à 1 000 tonnes de matières par jour.
Chantiers colossaux de la métropole
Afin d’amortir le coût de son investissement, Biogénie compte sur les futurs chantiers colossaux de la métropole parisienne pour alimenter la « bête ». « Avec cette plateforme, nous avons un nouvel outil pour accueillir les déchets du Grand Paris, explique Jérémie Leplat, responsable technique de Biogénie. On aimerait bien que les véhicules qui déchargent ces déchets repartent avec des matériaux réutilisables comme le sable ou les cailloux. Cela peut intéresser les fabricants de béton ou les entreprises de Btp. C’est un réel enjeu pour nous car nous avons une capacité de traitement annuel de 300 000 tonnes sur le site de Bruyères. » À titre de comparaison, Biogénie a traité 220 000 tonnes de terres, en 2016.
Différentes tailles
Les terres et gravats issus de travaux de démolition ou de terrassement arrivent par camions ou par péniches sur le site de Biogénie. Ils sont ensuite acheminés dans le « ventre » de la machine. Grâce à un système d’aimants, de trémies vibrantes, de tapis roulants et de lavages sophistiqués, les matériaux sont triés, décontaminés puis déversés dans plusieurs box sous forme de sable ou de cailloux de différentes grosseurs. Pour mille tonnes de sols pollués, il ressort de la machine 400 tonnes de sable, 400 tonnes de gravier et cailloux, 100 tonnes de matériaux grossiers et 100 tonnes de boues qui concentrent la pollution.
Phase de réglage
Pour l’heure, la plateforme est encore en phase de réglage et devrait atteindre son rythme de croisière dans les prochains mois. Quant au prix de ce nouveau dispositif, l’entreprise reste très discrète sur le sujet. « Je ne peux pas communiquer le montant, mais il y a au moins six zéros derrière », sourit Jérémie Leplat.