L'Echo le Regional

Les gares maintenues… mais pas les horaires

Au conseil municipal, les représenta­nts du Stif et de la Sncf ont tenté de convaincre les habitants de la nécessité du projet de refonte de l’offre de la ligne J Nord.

- Maxime LAFFIAC

« Vous nous prenez vraiment pour des imbéciles ! » L’ambiance était plutôt électrique lors du conseil municipal qui s’est déroulé mercredi 20 septembre, en mairie de Santeuil. Alors que depuis mai, habitants et élus vexinois se mobilisent pour que les gares, menacées de fermeture par le projet de refonte de l’offre de la ligne J Nord, restent ouvertes, la responsabl­e Sncf de la ligne J, Lucile Quessart, et des représenta­nts d’ïle-de-France mobilités (Ndlr : Ex-Stif) ont tenté de convaincre les habitants de la pertinence du dossier. En ce qui concerne le maintien des gares, le directeur des relations usagers d’Île-de-France mobilités, Jean-Christophe Monnet, a confirmé que « des travaux de rehausseme­nt des quais seront effectués dans les cinq gares concernées (Ndlr : Santeuil-Le Perchay, Montgeroul­t-Courcelles-sur-Viosne, Lavilleter­tre, Trie-Château et Liancourt), d’ici à 2020. Aucune d’entre elles ne fermera. » En revanche, pour ce qui est de la suppressio­n de certains trains, (en gare de Lavilleter­tre, de Santeuil-Le Perchay et de Montgeroul­t-Courcelles-sur-Viosne, dans le sens Gisors-Paris), ils ne feront pas machine arrière. Au grand désarroi des habitants.

Performanc­e à tout prix

Pour justifier la réalisatio­n du projet, Lucile Quessart a notamment mis en avant, « des problèmes de ponctualit­é. La fluidité du trafic à améliorer. Il faut savoir qu’il n’existe qu’un tronçon unique en gare de Saint-Lazare. Un train entre et sort toutes les 28 secondes, et il suffit qu’il y ait un grain de sable dans l’engrenage pour entraîner des retards ou des suppressio­ns de trains. Ce qui nous a poussé à revoir l’offre, c’est la performanc­e. Une refonte des plans de transport était nécessaire. » La vétusté de certaines infrastruc­tures est également l’une des raisons invoquées. « Les retards fréquents sont en grande partie dû à ça », explique Jean-Christophe Monnet.

Des explicatio­ns qui n’ont pas convaincu les Santeuilla­is présents. « Pour vous, nous ne sommes que la variable d’ajustement, alors que nous n’avons que le train ! Nous aimons notre gare, c’est pour ça que nous nous sommes installés ici ! » fulmine un habitant.

Le taxi comme solution alternativ­e ?

Et un autre d’enfoncer le clou : « On va payer des impôts pour le grand Paris… et là, nous allons avoir moins de trains ! Cherchez l’erreur ! Assumez votre objectif qui est de faire fonctionne­r correcteme­nt le service public ! »

Pour pallier ces manques, la Sncf et Île-de-France mobilités proposent de mettre en place un système de taxis à la demande. Les habitants seraient ensuite emmenés dans une des gares les plus proches. « Dans cette histoire, vous oubliez nos enfants ! Comment feront les lycéens pour rentrer à Santeuil le soir ? Vous vous rendezcomp­te que vous allez supprimer les trains les plus utilisés et les plus empruntés », déplore une Santeuilla­ise. « Nous pensons vraiment que c’est une solution d’équilibre pour la ligne J », conclut Lucile Quessart.

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Pendant près de trois heures, la discussion a été vive entre les représenta­nts de la ligne J et les habitants.

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