La maire est devenue sénatrice
Jacqueline Eustache-Brinio a été élue sénatrice dimanche 24 septembre. C’est la troisième fois qu’elle briguait ce mandat parlementaire.
À 60 ans, l’élue de caractère a rejoint le cercle restreint des sénatrices du Val-d’Oise : Hélène Missoffe, Marie-Claude Beaudeau, Raymonde Letexier, Nelly Ollin, Lucienne Malovry et Dominique Gillot. Deuxième de la liste conduite par Arnaud Bazin, président (Lr) du Département, Jacqueline EustacheBrinio fait à son tour son entrée au palais du Luxembourg. C’est la troisième fois que la maire (Lr) de Saint-Gratien se présentait à cette élection, face aux grands électeurs : députés, maires et conseillers régionaux, départementaux et municipaux. « C’est pour moi une reconnaissance par mes pairs en politique. Ce sont eux qui m’ont choisie », déclare la parlementaire qui a aussitôt dédié son élection aux habitants de Saint-Gratien. « C’est sur le territoire local que ma carrière s’est engagée. » Elle a déjà démissionné de son mandat de conseillère régionale et travaillé au choix de son successeur au poste de maire, fonction qu’elle occupe depuis 2001. Elle compte rester au sein du conseil municipal mais devra démissionner de son poste de conseillère communautaire. Entrée en politique à 18 ans, elle a occupé des mandats électoraux depuis ses 26 ans, notamment pendant dix-huit ans comme adjointe au maire sous les mandats de François Scellier (maire de 1983 à 2001).
Un parlementaire succède à l’autre
« C’est bien pour SaintGratien, qu’un parlementaire succède à un parlementaire », commente l’ex-député (de 2002 à 2017) qui se souvient bien des débuts de Jacqueline EustacheBrinio. « Dès 1979, lorsque je me suis présenté comme conseiller général, avec ses parents et sa soeur, elle était de mes premiers combats. Je lui en suis toujours reconnaissant, même si elle a oublié que je suis à l’origine de son ascension politique », ne manque pas de rappeler François Scellier, qui s’était lui-même présenté aux Sénatoriales en 2004. La maire était alors sur une liste (celle de Nelly Ollin) dissidente de celle du député. « Les voix des Saint-Gratiennois s’étaient déjà majoritairement reportées sur elle », se remémore l’ex-doyen de l’Assemblée. « Je ne doute pas que par sa nouvelle représentation elle saura oeuvrer pour sa ville. Je m’inquiète cependant sur la personne qui pourrait lui succéder au fauteuil de maire. Elle avait pris soin de constituer des listes avec des personnes qui ne pouvaient pas trop lui faire de l’ombre », estime cependant l’ancien président du Conseil général (de 1997 à 2008), qui salue au passage l’élection d’Arnaud Bazin et de Sébastien Meurant mais regrette la défaite de Philippe Métézeau.
« Pas pour y dormir »
À peine élue au Sénat, Jacqueline Eustache-Brinio annonce qu’elle aimerait oeuvrer « dans les domaines de l’aménagement du territoire et des communes et l’ensemble des problèmes sociétaux. Je vais tenter d’intégrer des commissions et organes de réflexion liés aux thèmes que je porte depuis que je suis élue locale. Je n’ai pas l’intention de siéger dans l’hémicycle, pour y dormir », prévient-elle.
Jacqueline Eustache-Brinio a tenu une réunion lundi 25 septembre, pour décider qui lui succéderait au fauteuil de maire. Mardi, à l’heure ou nous bouclions, elle n’avait pas encore révélé qui elle avait désigné pour la remplacer.