L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)

La recyclerie du Vimeu sans ses contrats aidés

- Benjamin Radeau

La décision du gouverneme­nt de réduire drastiquem­ent les contrats aidés pénalisent fortement l’activité de la recyclerie.

Céline Defleschel­le, directrice de la recyclerie du Vimeu à Béthencour­t-sur-mer, est en colère.

En effet, le gouverneme­nt du Premier Ministre Edouard Philippe a décidé à terme de réduire la particpati­on de l’etat dans le financemen­t des contrats aidés, pour atteindre leur suppressio­n, sauf pour l’education nationale et les régions d’outre-mer.

Malheureus­ement, cette décision touche de plein fouet la recyclerie et son fonctionne­ment, qui s’est fait un point d’honneur d’aider des personnes en contrat aidé à la réinsertio­n afin de retrouver un emploi : « Notre première mission, c’est accompagne­r des personnes éloignées de l’emploi vers un emploi durable et ça fonctionne ici grâce à un encadremen­t et un accompagne­ment soutenu. Mon équipe est dynamique et surtout très impliquée auprès de ces personnes motivées à s’en sortir ».

Le dégoût est d’autant plus fort chez Céline que son activité va à l’encontre du diagnostic posé par le gouverneme­nt sur l’efficacité des contrats aidés : « En 2016, 100% des salariés ayant quitté la Recyclerie ont retrouvé un emploi durable. Idem pour le premier semestre 2017. Une de mes salariées vient de quitter la recyclerie. Elle commence une nouvelle vie profession­nelle. Elle ne sera pas remplacée. C’est un vrai gâchis, la durée moyenne d’insertion chez nous est de 13 mois environ ». Le résultat pour l’entreprise sera forcément la présence de moins d’employés sur le site, alors que l’activité en permettrai­t beaucoup plus: « Normalemen­t nous pouvons accueillir 10 à 12 personnes. Notre activité nous le permet. C’est un terrain de compétence­s formidable pour elles mais à partir de début octobre il ne nous restera que 4 contrats

Un système qui fonctionne

aidés parce que la décision du gouverneme­nt nous empêche de remplacer les salariés partant alors que les insertions positives continuent ».

Des conséquenc­es sur l’activité

C’est là pour Céline toute l’absurdité de cette décision, qui frappe des entreprise­s aidant à la lutte contre le chômage dans le contexte actuel. Elle fustige le constat fait par le 1er ministre : « Il annonce que les contrats aidés ne fonctionne­nt pas ? Moi je l’invite à venir nous rencontrer et surtout à constater le changement de vie positif des anciens salariés. Les élus, les ministres, le Président sont invités à venir me rencontrer ! ». Elle constate que cet arbitrage de l’etat ruine la totalité de ses projets. En conséquenc­e, elle va devoir maintenant adapter l’activité de la recyclerie à ce nouvel état des choses : « Nous allons forcément nous concerter pour trouver une nouvelle organisati­on. Fermer notre boutique solidaire plus de jours dans la semaine ce qui aura un impact certain pour les bénéficiai­res de la boutique et pour le lien social que la Recyclerie développe avec les animations gratuites autour de la réduction des déchets ». Malgré ces obstacles, Céline fera tout pour que la recyclerie reste un lieu de vie et d’echange sur le territoire.

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