L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)
La recyclerie du Vimeu sans ses contrats aidés
La décision du gouvernement de réduire drastiquement les contrats aidés pénalisent fortement l’activité de la recyclerie.
Céline Defleschelle, directrice de la recyclerie du Vimeu à Béthencourt-sur-mer, est en colère.
En effet, le gouvernement du Premier Ministre Edouard Philippe a décidé à terme de réduire la particpation de l’etat dans le financement des contrats aidés, pour atteindre leur suppression, sauf pour l’education nationale et les régions d’outre-mer.
Malheureusement, cette décision touche de plein fouet la recyclerie et son fonctionnement, qui s’est fait un point d’honneur d’aider des personnes en contrat aidé à la réinsertion afin de retrouver un emploi : « Notre première mission, c’est accompagner des personnes éloignées de l’emploi vers un emploi durable et ça fonctionne ici grâce à un encadrement et un accompagnement soutenu. Mon équipe est dynamique et surtout très impliquée auprès de ces personnes motivées à s’en sortir ».
Le dégoût est d’autant plus fort chez Céline que son activité va à l’encontre du diagnostic posé par le gouvernement sur l’efficacité des contrats aidés : « En 2016, 100% des salariés ayant quitté la Recyclerie ont retrouvé un emploi durable. Idem pour le premier semestre 2017. Une de mes salariées vient de quitter la recyclerie. Elle commence une nouvelle vie professionnelle. Elle ne sera pas remplacée. C’est un vrai gâchis, la durée moyenne d’insertion chez nous est de 13 mois environ ». Le résultat pour l’entreprise sera forcément la présence de moins d’employés sur le site, alors que l’activité en permettrait beaucoup plus: « Normalement nous pouvons accueillir 10 à 12 personnes. Notre activité nous le permet. C’est un terrain de compétences formidable pour elles mais à partir de début octobre il ne nous restera que 4 contrats
Un système qui fonctionne
aidés parce que la décision du gouvernement nous empêche de remplacer les salariés partant alors que les insertions positives continuent ».
Des conséquences sur l’activité
C’est là pour Céline toute l’absurdité de cette décision, qui frappe des entreprises aidant à la lutte contre le chômage dans le contexte actuel. Elle fustige le constat fait par le 1er ministre : « Il annonce que les contrats aidés ne fonctionnent pas ? Moi je l’invite à venir nous rencontrer et surtout à constater le changement de vie positif des anciens salariés. Les élus, les ministres, le Président sont invités à venir me rencontrer ! ». Elle constate que cet arbitrage de l’etat ruine la totalité de ses projets. En conséquence, elle va devoir maintenant adapter l’activité de la recyclerie à ce nouvel état des choses : « Nous allons forcément nous concerter pour trouver une nouvelle organisation. Fermer notre boutique solidaire plus de jours dans la semaine ce qui aura un impact certain pour les bénéficiaires de la boutique et pour le lien social que la Recyclerie développe avec les animations gratuites autour de la réduction des déchets ». Malgré ces obstacles, Céline fera tout pour que la recyclerie reste un lieu de vie et d’echange sur le territoire.