L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)

Les marcheurs de la mer

- Benjamin Radeau

Découvrez le longe côte, discipline encore méconnue mais qui possède son club dans la cité aultoise, mené par Jocelyne Dubus.

Il est 20h lorsque les longeurs arrivent à la base nautique d’ault pour se préparer à sillionner la côte, lors de cette séance en soirée qui permet d’admirer le coucher de soleil. Jocelyne Dubus, responsabl­e du club Longe C’ault, ne se lasse pas de cette activité qu’elle a lancé il y a 2 ans : « On a effectué nos premiers baptêmes à l’été 2015 avec beaucoup de succès. Le club a lui obtenu sa licence en mars 2016. Aujourd’hui, on a 27 licenciés à l’année » se réjouit-elle. Cette discipline encore confidenti­elle a été créée il y a une dizaine d’années dans le Nord de la France par un entraîneur d’aviron qui voulait trouver un moyen efficace d’entraîner ses athlètes hors saison.

Le fonctionne­ment est très simple. Un groupe suit ce qu’on appelle le directeur de sortie, ce soir-là le mari de Jocelyne, François : « C’est le premier de la file indienne, il supporte le courant et est en charge de tout le groupe. Il détermine aussi la durée de sortie, le rythme de marche et il est responsbal­e de la sécurité de chacun » précise-t-elle. Il doit pour cela avoir un brevet spécialisé. Le niveau d’eau lors de la marche se situe entre la taille et la poitrine. On avance dans l’eau mains nues avec des gants palmés, ou alors pour les puristes avec des pagaies, héritage de l’aviron. La séance dure environ une heure minimum, et ceux jusqu’à 4 fois par semaine pendant l’été pour les licenciés. Plus étonnant, les sorties se font par tous les temps et toutes les mers, même en cas de drapeau rouge : « Les directeurs de sortie sont formés pour ça. Ce sont eux qui décident si on sort ou pas. Cela se décide aussi en fonction des niveaux, les débutants sortiront en mer calme, les intermédia­ires avec quelques vagues, et les expériemen­tés pourront affronter une mer plus agitée » explique Jocelyne. Le geste à éxécuter est quant à lui très précis : « On doit lever le genou et se pencher en avant pour marcher. Cela fait travailler les muscles et facilite le déplacemen­t ».

Seul club avec Fort-mahon

Sport et conviviali­té

Les avantages de cette discipline sont nombreux. Premier exemple avec Jocelyne ellemême : « J’avais des douleurs aux genoux, qui ont disparu grâce au longe-côte ». Les autres pratiquant­s détaillent : « C’est un sport détente complet et pas trop fatiguant, doux pour les articulati­ons, puisque le courant fait que nous n’avons pas de courbature­s » dit l’une. « C’est quand même sportif, on ne fait pas que tremper les pieds dans l’eau comme beaucoup de gens pensent, c’est plus physique qu’il n’y paraît » plaisante l’autre. Les équipement­s ne sont pas chers et facilement trouvables. Enfin, la conviviali­té et le contact avec les autres sont des raisons partagées par tous. Le club acceuille en effet tout le monde, locaux, touristes et résidents secondaire­s, d’où les abonnement­s proposés pour 10 sorties pour ceux qui viennent en cours de saison. De quoi permettre au club de continuer son chemin sur les côtes de la commune.

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