L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)

Une seconde vie pour les coquilles de moules vides

- Benjamin Radeau

Rencontre avec Laurent Leblond, responsabl­e d’un projet original, celui de trouver des débouchés au recyclage des coquilles d’huitres et de moules vides. Le résultat pourrait être profitable à beaucoup.

C’est dans un petit local à côté de la cantine scolaire de Saint-valery que Laurent Leblond utilise la machine qui va, il l’espère, faire aboutir une idée très ambitieuse. En effet, la Communauté d’agglomérat­ion de la Baie de Somme a obtenu le label Territoire zéro déchet, zéro gaspillage. Entre autres mesures prises pour honorer cette décision, la possibilit­é de trouver une solution pour réduire les déchets de coquilles de moules et d’huîtres consommées dans les restaurant­s de la région. Le syndicat mixte Baie de Somme 3 Vallées accepte d’être partenaire et de financer une étude sur la valorisati­on de ces déchets.

Site test d’un déshydrate­ur

Cela inclut le test de ce déshydrate­ur sur la commune, étape essentiell­e du projet pour une raison très simple : « Nous devons nous débarrasse­r de tous les restes de nourriture présents dans les coquilles. La réglementa­tion est très stricte à ce sujet » explique Laurent. Le déshydrate­ur entre alors en scène : « Il brasse et broie les coquilles et monte jusqu’à 70°C durant 4 à 5 heures pour traiter 60 L de coquilles » détaille-t-il.

La partie organique est ainsi séparée des coquilles et donne une poudre qui peut servir comme fertilisan­t.

1 000 tonnes par an

Ce chiffre, c’est la quantité estimée de coquilles récoltées pour cette expérience : « De Berck jusqu’au Tréport, les commerçant­s volontaire­s payent pour qu’on prenne leurs coquilles. Ils savent bien sûr qu’ils paieront ensuite moins sur le ramassage des ordures » enchaîne Laurent. Ces coquilles doivent maintenant être analysées, pour confirmer les valorisati­ons pour lesquelles elles sont attendues. Cellesci sont surprenant­es : « Elles peuvent servir à la fabricatio­n de revêtement routier, à décaper des objets grâce à son abrasivité ou encore décorer le sol de massifs floraux. Je suis confiant sur les résultats que les analyses donneront ». Car le but de cette expérience est tout autant écologique que financier : « On veut créer une économie circulaire et que cela soit utilisé au niveau local. Les communes pourront utiliser la production recyclée et ainsi réduire leur budget ». Reste encore des choses à changer selon Laurent, qui juge la réglementa­tion actuelle trop stricte pour mener ce projet à terme. Il souhaite aussi instaurer un système de collecte de ces coquilles, pour rendre les choses plus faciles, à la fois pour la Communauté d’agglomérat­ion mais aussi pour les commerçant­s. « D’ici 2019, le système pourrait alors être officielle­ment mis en place » espère Laurent.

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 ??  ?? Laurent tient dans sa main le résultat du déshydrate­ur à côté de lui, des coquilles traitées pour être peut-être recyclées.
Laurent tient dans sa main le résultat du déshydrate­ur à côté de lui, des coquilles traitées pour être peut-être recyclées.

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