L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)
La force créatrice de Caroline Dahyot
Portrait d’une artiste aultoise d’adoption qui ne fait pas l’unanimité mais pour qui la création artisitique est quelque chose d’essentiel.
Caroline Dahyot le précise immédiatement : « Ce que je fais n’est pas forcément plaisant pour tout le monde ». Cela ne m’empêche pas d’exposer dans les plus grandes villes françaises comme Rouen, Montpellier ou Paris mais aussi dans le monde entier comme à New York et Montréal. L’occasion pour elle d’afficher Ault à chacune de ses expositions, ce qui lui tient particulièrement à coeur : « Après avoir fait une école d’art graphique à Paris, j’ai travaillé comme hôtesse dans des musées, à Beaubourg notamment. Une fois, j’ai rendu visite à un ami d’enfance au Bois de Cise. J’ai adoré le lieu et je suis venu m’installer en 2001 » confie-t-elle.
C’est là que l’idée de commencer une carrière d’artiste prend forme et se concrétise 5 ans plus tard : « D’abord, Ault est une source d’inspiration incroyable. Ensuite, je ne pouvais plus faire le travail que je faisais à Paris et comme tout le monde j’avais besoin d’argent donc j’ai commencé à exposer mes oeuvres que je faisais uniquement pour moi à l’époque ». Car la motivation première de Caroline lorsqu’elle travaille sur ses oeuvres est un simple accès au bien-être : « J’en ai besoin. Je suis malheureuse après 2-3 jours sans travailler » s’amuse-t-elle. C’est aussi une façon pour elle de tenir chance à sa famille et à ses proches, de leur souhaiter bonheur, santé et réussite.
Il faut dire que la famille, l’enfance et l’innocence sont des thèmes centraux et privilégiés de l’oeuvre de Caroline, qu’elle lie quelques fois avec l’actualité nationale ou internationale : « Je veux ouvrir à la curiosité sur ce qu’il se passe dans le monde et pour cela j’utilise l’art, qui transforme toutes les faiblesses que je peux exprimer dans mes oeuvres en force ».
On pourrait penser au premier abord en voyant son travail qu’elle utilise de la peinture. Il n’en n’est rien, Caroline utilisant des feutres permanents et des collages, souvent du matériel de récupération. On remarque aussi la présence de parties écrites sur ses oeuvres. Elle explique cela : « Le texte aide à exprimer le désir et à le préciser. Le dessin seul serait une pensée abstraite. Je suis aussi dyslexique, il y a peut-être une forme de revanche ».
« J’étais trop timide pour exposer »
Sa maison comme oeuvre d’art
Elle évoque ensuite ses inspirations : « J’ai sûrement été influencé par Chagall puique je gardais une salle avec ses oeuvres à Beaubourg. J’admire aussi Frida Kahlo, pas spécialement pour son oeuvre mais pour sa personnalité, la femme qu’elle était ».
Enfin, la liberté qu’elle s’accorde dans son travail, de ne pas représenter la réalité, et qui se ressent dans ses oeuvres vient selon elle de la culture punk de son frère. En voyant sa demeure, complétement habitée par son oeuvre sur les sols, les murs et le plafond, on penserait plutôt à l’esprit du facteur Cheval. Une maison que Caroline ouvre à la visite assez souvent mais plus en ce moment car elle veut se concentrer sur sa prochaine exposition au Grand Palais. De quoi continuer à partager son oeuvre avec un maximum de personnes.