L’Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)
La ville détaille les avantages du zéro phyto
Depuis le 1er janvier 2017, les collectivités ne peuvent plus utiliser de produits phytosanitaires dans l’entretien des espaces verts. Au Tréport, la municipalité a dû investir dans du nouveau matériel et veut convaincre les habitants des bienfaits de cette loi.
Emmanuel Caron en est convaincu : pour la santé de tous et le bien-être de la planète, il faut arrêter d’utiliser des pesticides et autres produits nocifs pour les plantes. Avec sa société Eco’logic, il a conseillé la municipalité du Tréport dans la mise en place du programme zéro phytos.
Depuis le 1er janvier 2017, les agents des services techniques n’utilisent plus de produits phytosanitaires pour l’entretien de la voirie, des cimetières et du stade.
« C’était un challenge » admet Philippe Poussier, adjoint au maire en charge de l’environnement. « Cela devenait indispensable pour la santé de nos enfants et c’est un avantage pour l’environnement. Mais il y a aussi beaucoup de contraintes : le désherbage doit être fait plus souvent, le personnel en charge de la propreté a plus de travail, c’est un coût non négligeable pour la Ville et il y a aussi un travail à faire sur le regard de la population ».
Des habitants mécontents
Ce dernier point était l’objet d’une réunion organisée par la municipalité le 6 septembre : Depuis quelques mois, des plantes sauvages font leur apparition dans les caniveaux et sur les trottoirs, conséquence directe de l’arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires. Beaucoup d’habitants se plaignent de cela, habitués à voir des trottoirs sans verdure, où rien ne dépasse.
À l’annonce de cette réunion, la Ville a reçu des messages d’habitants mécontents, comme cet internaute qui écrit sur Facebook : « Notre monde a de plus en plus la tête à l’envers. Le caniveau devant chez moi est rempli de mauvaises herbes, je n’y toucherai pas, on paie des impôts locaux pour ça ». « Une évolution des regards est nécessaire explique Emmanuel Caron. Nous sommes par exemple habitués en France à voir un cimetière minéral. Mais ça peut aussi être un lieu de vie et les graviers peuvent être remplacés par des mélanges conçus pour ces lieux ».
Pour passer au zéro phyto, la municipalité a aussi dû s’équiper de plusieurs machines : brûleurs, débroussailleuse et motoculteurs conçus spécifiquement pour la voirie. Le tout représente un investissement d’environ 25 000 €. Et bientôt, une balayeuse-désherbeuse sera aussi achetée pour un coût d’environ 45 000 €. « Pour ces achats, nous sommes aidés par l’agence de l’eau à 50 %. Mais ça a un coût et s’il faut changer du matériel, nous n’aurons pas de subvention » détaille Philippe Poussier.
Un investissement financé par la collectivité, et donc en partie par le contribuable, aux bénéfices concrets pour la santé. La somme est aussi à mettre en parallèle avec les 15 000 € de produits phytosanitaires qu’achetait la municipalité auparavant.