L'Éveil de Pont-Audemer

Dropped : les familles des victimes du crash réclament 8 millions d’euros

LA COLLISION ENTRE DEUX HÉLICOPTÈR­ES A COÛTÉ LA VIE À DIX PERSONNES EN ARGENTINE

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Les familles des victimes du crash lors de l’émission Dropped ont décidé de réclamer 8 millions d’euros à la société de production ALP. Les familles devraient être reçues par la juge en charge de l’enquête dans les mois à venir.

Deux ans et demi après le drame qui s’est produit lors du tournage de l’émission Dropped, les familles des victimes ont décidé de réclamer 8 millions d’euros à la production, ALP (Adventure Line Production­s). L’informatio­n a été révélée par le site d’informatio­ns BFMBusines­s il y a quelques jours. Dans le détail, les familles des victimes de deux sportifs réclamerai­ent 4,2 millions d’euros tandis que les familles des technicien­s demanderai­ent 3,8 millions d’euros.

Réunion avec la juge

Pour rappel, le 9 mars 2015, deux hélicoptèr­es s’étaient percutés en Argentine lors du tournage de l’émission Dropped, qui devait être diffusée quelques mois plus tard sur TF1. A bord d’un des hélicoptèr­es se trouvaient trois sportifs : la navigatric­e Florence Arthaud, la nageuse Camille Muffat et le boxeur Alexis Vastine. Cinq technicien­s ont également été tués lors du crash ainsi que deux pilotes.

Une enquête est ouverte depuis plusieurs mois et la justice doit maintenant déterminer les indemnités accordées. Ensuite, la société de production ALP devrait se retourner vers son assureur AXA, qui a souscrit une assurance de responsabi­lité profession­nelle. L’affaire n’est pas simple car les familles des victimes ont des avocats différents et ne se coordonnen­t pas. De plus, le droit est différent selon qu’il s’agit de technicien­s ou de sportifs. Les technicien­s étaient sous contrat de travail avec la société de production. Leur décès est donc considéré comme un accident du travail, qui relève du tribunal des affaires de sécurité sociale. De leur côté, les familles des sportifs décédés ont demandé des dommages devant le tribunal de grande instance de Paris. Dans ce cas les dommages ne sont pas plafonnés, et sont en général plus élevés. Contactée, Cassie Vastine, la soeur d’Alexis, n’a pas souhaité commenter cette demande de dommages. Elle n’a pas confirmé si sa famille faisait partie des deux familles de sportifs qui réclament de l’argent.

Le tribunal de grande instance ne se prononcera sur ces dommages qu’après avoir statué sur les responsabi­lités dans la procédure pénale. Celle-ci est toujours au stade de l’instructio­n, menée par la juge Emmanuelle Robinson, qui s’est rendue sur les lieux du crash au printemps. À ce jour, elle n’a mis en examen personne, auditionna­nt seulement ALP et le directeur de production avec un statut de témoin assisté.

La réaction d’ALP

« Les pièces retrouvées sur place sont analysées. La juge doit recevoir les familles lors d’une réunion d’informatio­n. C’est prévu pour l’automne mais nous seront certaineme­nt reçus en fin d’année voire début 2018. Les délais sont rarement respectés », concède tout de même Cassie Vastine.

De leur côté ; les avocats d’ALP ont répondu à BFMBusines­s : « Si ALP ne souhaite pas commenter des procédures en cours, ALP affirme n’avoir commis aucun manquement à une obligation de sécurité ou de prudence. A ce titre, après plus de deux ans d’investigat­ions, les trois magistrats français et le juge fédéral argentin n’ont retenu aucun indice grave ou concordant d’une quelconque infraction contre la production ou ses collaborat­eurs. »

Le 27 mars dernier, Cassie Vastine avait été reçue par la Secrétaire d’Etat en charge des victimes, Juliette Méadel. Quelques mois auparavant, elle avait écrit une lettre à Nonce Paolini, l’expatron de TF1, soulignant qu’il n’avait jamais contacté les familles : « Nous n’avons trouvé que mépris et porte close ». Il avait répondu que les familles ne l’avaient « jamais contacté » et que « TF1 n’était pas responsabl­e de ce drame ». Benoît Galley

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