Quillebeuf va honorer ses pilotes de Seine
Pendant plusieurs siècles, Quillebeuf a été le fief des pilotes de Seine. Un hommage leur sera rendu avec l’inauguration d’une stèle au cimetière ce samedi.
« Quillebeuf a été un haut lieu du pilotage. Lorsqu’on traverse le cimetière, on se rend compte qu’il y a eu de nombreux pilotes à Quillebeuf. Il y a environ 80 tombes qui sont plus ou moins entretenues ». Alain Tessier, le maire de Quillebeuf, a décidé d’honorer la mémoire des pilotes de Seine en inaugurant une stèle ce samedi 16 septembre. Son adjoint, Martial Boquet, président de la commission Cimetière, reviendra sur l’histoire du pilotage. Ils seront accompagnés de nombreuses personnalités, dont Catherine Cornu, présidente de la Station de Pilotage de la Seine.
Au XVe siècle, Quillebeuf comptait cent pilotes. Ils étaient quarante à Villequier. Le rôle des Quillebois était prépondérant puisque les marins avaient obtenu le privilège d’être les seuls à pouvoir exercer le métier de Honfleur à Caudebec, peut-on lire sur le site du Pilotage de la Seine. « Les pilotes de Quillebeuf étaient des gens de caractère et ils avaient de grosses responsabilités », souligne le maire. De fait, à cette époque, la navigation en Seine était périlleuse puisque les travaux d’endiguement n’avaient pas encore été réalisés. En raison des bancs de sable, des courants violents et du vent, les naufrages étaient fréquents.
Au XIXe siècle, les marins sillonnaient les boucles de la Seine avec des embarcations à voile. Les plus emblématiques étaient les gribanes (voir photo). Les gribanes étaient des sortes de barques particulièrement adaptées à la navigation sur la Seine. Elles se distinguaient par leur pont plat qui permettait de disposer la marchandise directement sur le pont du bateau et non dans la cale. Elles ressemblaient aux péniches d’aujourd’hui.
A l’époque, la particularité était que les pilotes nés à Quillebeuf étaient mieux payés que les autres, étant donné la dangerosité de la navigation à cet endroit. De nombreuses femmes venaient ainsi accoucher à Quillebeuf, dans l’espoir que leur enfant devienne pilote. « Ce métier se transmettait de père en fils », remarque Alain Tessier. Ce samedi, nul doute que les Quillebois seront présents pour assister à l’inauguration de cette stèle rendant hommage à leurs descendants et au fief des pilotes de Seine.
« Des gens de caractère »