Les riverains de la rue des Sources attendent une solution
Depuis quinze ans, Henri Dufay attend qu’une solution soit trouvée quant aux problèmes récurrents de montée des eaux dans la rue des Sources. Le riverain pointe du doigt l’inaction de la mairie dans ce dossier. Cette dernière s’en défend.
On peut habiter la rue des Sources, et apprécier modérément l’eau. Surtout quand celle-ci monte plus qu’il ne faut. A Bernay, c’est le cas régulièrement, principalement en fin de printemps ou l’été, quand tombent les fortes pluies d’orages. La dernière en date avait été spectaculaire. Le 28 mai 2016, un bref mais intense épisode orageux avait déversé des trombes d’eau depuis les hauteurs de Bernay, par les rues Anne-deTicheville et de Lisieux. En une demi-heure, la rue des Sources s’était retrouvée sous plusieurs dizaines de centimètres d’eau (ainsi que les ruelles Renard et Bucaille). A l’époque, l’Eveil normand avait recueilli la colère d’Henri et Laurence Dufay, dont l’habitation, surélevée par rapport au niveau de l’artère, avait été inondée. A ce niveau, c’était du jamais vu pour le couple, installé ici depuis Mais progresser « chaque une trentaine la année, montée d’années. on voit des eaux affirment-ils. quand il Henri y a un Dufay orage s’en », inquiète depuis plus de quinze ans, auprès de la mairie de Bernay. Les premiers courriers remontent à 2001 mais le problème n’a toujours pas trouvé de solution convenable aux yeux de ce dernier. Il trouve son origine, non pas des sources qui donnent leur nom à la rue, mais, d’une part, de la situation de l’artère au bas d’un important bassinversant, ainsi que du Cosnier et d’un ru (petit ruisseau) de 57 mètres qui relie - via une faible pente - la rue des Sources à la rivière, y déversant les eaux de ruissellement. « La mairie prétend que le ru est privé et qu’il est à la charge des riverains de l’entretenir. Selon les actes notariés, rien ne stipule que ces derniers en sont propriétaires, avance Henri Dufay. Nous sommes également tributaires du niveau des fonds de rivière et du fil de l’eau du Cosnier. S’il monte, il y a moins de pente pour l’évacuation des eaux. Or, de mémoire de plusieurs riverains, il n’a jamais été curé à cet endroit, et les récents travaux d’aménagement de la passerelle ont fait monter le fond de rivière, puisque les remblais de terrassement des onze piliers ont été laissés sur place. » [Contacté, le maire Jean-Hugues Bonamy assure que ce n’est pas le cas : « il y avait un cahier des charges draconien de la police de l’eau pour dégager les gravats ».]
Mal entretenu, régulièrement encombré de sables, limons et cailloux provenant des eaux de ruissellement, le ru est également difficile d’accès en certains endroits. Recouvert en partie, pour aménager des accès aux habitations, il a surtout été busé avant le Cosnier sur une vingtaine de mètres, dont quinze avec une canalisation de 600 mm de diamètre et six avec un diamètre de 300 mm. « Les inondations sont la conséquence d’un cumul de petites choses », analyse Henri Dufay.
Quelles solutions envisager ? Pour ce dernier, « il faut d’abord rétablir le flux d’origine, la section d’origine, et permettre l’entretien du ru, en faisant en sorte qu’il soit à l’air libre ». Après avoir obtenu une trentaine de signatures de riverains mécontents, après l’inondation de mai 2016 (« Tout le monde râle dans la rue », assure-t-il), le Bernayen a, un temps, songé à créer un collectif et attaquer la mairie au tribunal administratif, « pour mise en danger des biens et des personnes ». Il a finalement reculé, notamment face à l’incertitude du recours, et le coût à supporter. « On souhaiterait malgré tout que la mairie se positionne, qu’on trouve une solution, que quelqu’un tranche. »
« On y travaille »
Depuis près de deux ans, la municipalité de Bernay a engagé « une démarche globale d’étude sur le bassin-versant Nord/Nord-Ouest de la ville ». Le bureau d’études Sogeti a remis son rapport en avril 2017. Depuis, « des travaux ont été faits au niveau du ru, note Philippe Wirton, conseiller municipal délégué en charge de la Voirie. Nous l’avons purgé pour lui redonner de la profondeur. L’autre problème, c’est la buse. Nous devons trouver une solution entre la ville et les propriétaires à ce sujet. Enfin, nous avons envoyé le dossier à la compétence ruissellement de l’intercom. Les eaux qui tombent viennent en effet du bassin-versant de Courbépine. Il faut trouver des solutions en amont pour que les eaux arrivent moins vite. On a les outils en main, on essaye de trouver des solutions au cas par cas. Je comprends l’impatience des gens, ça ne va sûrement pas assez vite pour eux mais on y travaille ».
Des échanges avec la mairie depuis 2001 « Rétablir le flux d’origine »