L'Éveil Normand

La rôtisserie Quement mise en vente

- Lucie Drieu

Hervé et Marie sont présents sur le marché de Brionne depuis 11 ans. Le couple, à quelques années de la retraite, a décidé de mettre en vente son commerce de rôtisserie. Rencontre.

Affectueus­ement, on les surnomme les « marchands de poulets ». Ou encore « Monsieur le Coq » et « La Poulette ». Au café des sports de Brionne ou sur le marché, les habitués leur sourient, les charrie. Hervé et Marie Quement, tous deux âgés de 58 ans, travaillen­t sur le marché de Brionne, le dimanche matin, depuis 11 ans. Mais ceux qui sont habitués à les croiser vont être surpris : leur rôtisserie rouge et blanche a été mise en vente.

Une entreprise qui date d’il y a trente ans

Lui était ancien ouvrier de l’industrie, spécialisé dans le mobilier de bureau. Elle était nourrice agréée. Il y a onze ans, ils ont décidé de changer de vie et ont repris l’affaire qui appartenai­t alors à la soeur et au beau-frère d’Hervé. « Ils étaient là depuis 10 ans. Ils arrivaient à la retraite et cherchaien­t à vendre. Cette entreprise date d’il y a trente ans. Aujourd’hui, on a encore des clients qui nous suivent depuis le premier propriétai­re ! », sourit fièrement le Bosroberto­is.

Ce travail, c’est toute leur vie. De 2 h 30 du matin parfois, jusqu’à 16 h 30 - 17 h, quatre jours par semaine, ils pensent rôtisserie, vivent rôtisserie, dorment rôtisserie. « C’est un travail difficile, physique. On fait quatre marchés par semaine (à Brionne, la FertéBerna­rd, Elbeuf et L’Aigle). Il faut faire la route, préparer le stand, monter les broches, et puis rester debout toute la journée. Après le marché, on doit tout nettoyer et refaire la route ». Un gros boulot qui leur prend tout leur temps, mais aussi qui les passionne. « On discute avec les gens, on a appris à les connaître et à les reconnaîtr­e. Le marché, c’est convivial. On a nos petites habitudes, maintenant. Et certains sont même devenus nos amis ».

Mis en vente sur Le Bon Coin

Fatigué et voyant l’heure de la retraite approcher (dans quatre ans), le couple a décidé d’anticiper ce moment « difficile » et a mis à vendre son matériel sur le site Le Bon Coin. « Arrêter du jour au lendemain, ce n’est pas simple. Ce côté social, proche des gens, ça va nous manquer. Penser à la vente maintenant, ça nous permet de nous préparer, et puis, on avait envie que la rôtisserie continue à vivre, donc autant prendre le temps de trouver quelqu’un de vraiment motivé ». Le binôme ne souhaite évidemment pas « laisser tomber » ses clients. Et pour ça, ainsi que pour aider le futur commerçant ambulant, ils sont prêts à l’assister quelque temps, histoire de « faciliter son démarrage ». Seulement voilà, le couple espère du sérieux et de la motivation. « Curieux s’abstenir ! », insistent-ils.

Autre raison qui pousse le duo à s’arrêter : passer plus de temps avec leurs enfants et petits-enfants. « Le temps passe vite, on a envie de les voir grandir ». Envie bien légitime à 58 printemps…

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