« Recréer confiance et enthousiasme »
Le nouveau directeur des services de l’intercom Bernay terres de Normandie a une mission d’importance : mettre sur de bons rails la nouvelle collectivité en lui faisant rattraper son retard tout en rassérénant les agents sans qui rien ne sera possible.
Ordo ab chao. Cette maxime qui exprime que l’ordre naît du chaos sied plutôt bien à l’intercom Bernay terres de Normandie ! Dès l’élection des vice-présidents, au nombre de quinze, début janvier 2017, un sentiment de chaos, ou, tout du moins, de foire d’empoigne, a régné au sein de l’assemblée. Et les différents soubresauts qui ont émaillé les six premiers mois de cette « grande interco », comme le répétaient à l’envi certains élus à son origine, n’ont rien arrangé : conflit ouvert entre le président et la DGS par intérim, défiance envers le président d’une partie du personnel et des conseillers communautaires, demande d’enquête interne suite à des révélations faisant état d’un système de passe-droits bénéficiant à quelques personnels (l’Eveil normand du 14 juin 2017)… Bref, le président JeanClaude Rousselin a clairement vécu des premiers mois chaotiques à la tête de cette collectivité de quelque 56 000 habitants.
Pour retrouver un peu d’assise, il estime avoir recruté le DGS « d’expérience » qu’il souhaitait, en la personne de Christian Debiève, 59 ans, père de trois enfants, originaire d’une famille du Nord-Pas-de-Calais et dont le « grand-père » mineur lui a transmis des « valeurs » solides comme celle du « travail ».
Christian Debiève est en train de remettre de l’ordre au sein de l’intercom, et les premiers retours sont positifs.
L’un des enjeux de sa mission : « Etre capable d’accompagner les élus, qu’ils aient une vision de territoire. Il y a aussi la nécessité de rattraper le retard pris en termes de management, d’organisation et de lancement des actions. » Il parle « d’effet Venturi », pour que le paquebot Bernay terres de Normandie entre en phase d’accélération. Il n’occulte pas les « difficultés ». Notamment celles liées à un personnel parfois en souffrance. « Il ne faut pas nier le mal-être au travail en phase de changement, il faut même le traiter. Il faut recréer de la confiance. Le rôle d’un manager est de conserver la pression et de ne surtout pas la transmettre. Nous avons mis en place une lettre de communication interne. »
Parcours varié
Christian Debiève a opté pour une organisation hiérarchique « circulaire ». Il se positionne tel un chef d’orchestre. Il possède un CV déroutant. Il a su, au fil des années, faire fructifier son Deug de droit. Correspondant de presse, tantôt consultant tantôt directeur général auprès des collectivités, il a enchaîné les concours et les expériences pour se hisser dans la fonction publique, en décrochant également un master de droit public et, en tout dernier lieu, le « concours d’administrateur ». Mais son « diplôme » le « plus important », est étonnant : « Celui de l’ascension du Mont-Blanc ! » Pour un ancien « asthmatique », ça a du sens et de la verticalité ! Il a sillonné, professionnellement, la France avant de se poser de 2008 à 2016 dans la Drôme, à Montélimar, après des séjours assez long en Savoie et HauteSavoie. Il a ainsi piloté des projets d’envergure tels que la construction d’un pont urbain, d’une station d’épuration ou encore d’un centre nautique (N.D.L.R. : la création d’un centre nautique au sein de l’intercom Bernay terres de Normandie apparaît être une nécessité pour la population). Puis il a été à la tête de Caen Normandie Métropole, une « interface entre la Région et les territoires » pour enfin s’arrimer à Bernay en redevenant « contractuel ».
Son arrivée à Bernay n’est donc pas liée à un « plan de carrière ». Il a surtout senti une « confiance » de la part des élus à son arrivée, cette même confiance qu’il entend redonner aux équipes en place. « Le bateau doit avancer avec elles. Malgré l’absence momentanée de pilotage, les services ont continué à fonctionner. C’est très positif », se satisfait Christian Debiève. Il sait qu’il y aura des « arbitrages à rendre » et que la « dynamique » du bureau de l’intercom, avec de « vraies personnalités », lui donne des garanties pour réussir à mener à bien sa mission, malgré les écueils à franchir, avec « enthousiasme Voilà qui est dit.
« Je me suis senti en confiance »