Le bus d’Amnesty International a porté la voix des réfugiés
Dans le cadre de la campagne mondiale « I welcome » [« J’accueille », N.D.L.R.], lancée par l’association humanitaire, le bus jaune d’Amnesty International s’est arrêté à Bernay jeudi aprèsmidi, devant la salle des fêtes.
Le véhicule sillonne la France jusqu’au mois de juin, pour sensibiliser les gens à l’accueil des réfugiés. Localement, l’association s’est appuyée sur Thierry Houlle, professeur de philosophie au lycée Augustin Fresnel et animateur de l’Antenne jeunes d’Amnesty international (une quinzaine d’élèves de 1re et de terminale).
C’est d’ailleurs au sein de l’établissement que la journée a commencé. Plusieurs membres du Collectif de Serquigny se sont rendus à la rencontre d’élèves de 2e, en compagnie de migrants qui résident actuellement dans la commune. Ceux-ci, deux Afghans, un Soudanais et un Somalien, ont livré leur témoignage, notamment les raisons qui les avaient poussés à s’exiler, et raconté leur itinéraire. « On a eu de très bons échanges avec les jeunes », salut Thérèse, une « figure » du collectif, très engagée auprès des demandeurs d’asile.
Loin des regards
Les échanges avec des réfugiés et des acteurs de l’accueil se sont poursuivis l’après-midi. Mais les visites ont été rares dans le bus jaune de l’ONG. Il faut dire que malgré les demandes adressées à la mairie pour stationner place Sainte-Croix, le bus n’a eu le droit qu’à un bout de mur, le long du musée des Beaux-Arts, loin des regards, un endroit où les passants et les curieux sont moins nombreux que sur l’axe principal du centre-ville. « On a fait remplir des feuilles sur lesquelles les personnes livraient quelles sont, à leurs yeux, les bonnes raisons d’accueillir des réfugiés », explique Thierry Houlle. Un sujet éminemment d’actualité, alors que sera présenté, ce mercredi 21 février, en conseil des ministres, le projet de loi asile-immigration, jugé trop sécuritaire par les associations d’aide aux migrants. « La proposition d’Amnesty International est d’impliquer les Etats, que chacun prenne ses responsabilités et sa part dans l’accueil », appuie le représentant local de l’ONG.