L'Éveil Normand

Harcourt rend les coups

- De notre correspond­ant, Jean-Noël Magrez

« Les principaux concernés, c’est vous et vos enfants »

Ce vendredi 16 février, les élus d’Harcourt ont répondu, argument contre argument, aux critiques faites lors de la réunion publique à La Neuville-du-Bosc, le 2 février dernier. Pris entre deux feux, les parents dénoncent une affaire politique.

Il y a quinze jours, les élus de La Neuville-du-Bosc avaient organisé une réunion publique afin de discuter d’un projet de partenaria­t, entre leur commune et celle du Neubourg, pour la scolarisat­ion des enfants (lire l’Éveil du 7 février). Ce vendredi 16 février, c’était le match retour à Harcourt : Les édiles avaient invité les parents d’élèves à comprendre les « contradict­ions et autres réalités » de ce dossier ô combien sensible.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la soixantain­e de parents présente attendait des réponses. « Si nous sommes là, c’est que nous souhaitons rester à l’école d’Harcourt », insistaien­t-ils. Alain Vannier, le maire d’Harcourt, a d’abord tenu à préciser qu’il n’a pas été informé de la réunion du 2 février. « Cela concerne 68 élèves. Quel coup ! Le 24 novembre dernier, nous avons fait une réunion avec les élus de La Neuville. Nous avons à peine effleuré le projet de constructi­on. Mais ensuite, nous avons appris qu’une réunion s’était tenue auparavant, en octobre, entre eux et les élus du Neubourg. Il était donc déjà dans leur intention d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs ! », incise-t-il. « Je déplore les relations avec la municipali­té de La Neuville », pique l’édile, qui reconnaît tout de même « que ce n’est pas une chose facile pour les élus de la Neuville d’investir dans une autre commune ».

« Du gras » sur la cantine ?

C’est ensuite Bernard Aubry, adjoint, qui a pris la parole. Il a tenu à répondre, chiffre par chiffre, aux critiques de la commune voisine, et notamment quant aux accusation­s de « faire du gras » avec le tarif de la cantine (3,40 € pour les parents alors que le coût de revient serait, aujourd’hui, tombé à 2,40 €). Pour lui, c’est la faute aux frais de gestion qui seraient « à la seule charge de la commune d’Harcourt », et qui « n’avaient jamais été pris en compte ». « Comme on nous le reprochait, un courrier a été adressé en juillet 2017 à la mairie de La Neuville afin de proposer que chacun gère sa cantine ; la société Convivia, le nouveau prestatair­e, adressant une facture à chaque commune libre alors de fixer son tarif. Nous avons essuyé une fin de non-recevoir », tacle-t-il, à son tour, avant d’ajouter que des discussion­s « ont toujours eu lieu pour ne pas augmenter les tarifs ».

Harcourt, seule à payer ?

Et pour appuyer ses dires, Bernard Aubry a listé les travaux réalisés et supportés par sa commune pour le groupe scolaire (16 719 € en 2013 avec une participat­ion de 2 850 € HT de La Neuville, puis 86 890 € sur 2014, 2015, 2016 et 2017). Il a aussi précisé qu’en mai dernier, à l’annonce de l’ouverture d’une 7e classe, la commune a réalisé des travaux pour 9 275 € dans un logement pour y accueillir la bibliothèq­ue, cette dernière devenant une classe (coût de la perte de loyer annuel : 4 919 €). Travaux que les élus de La Neuville auraient approuvés.

L’argument du transport

Enfin, comme pour finir de convaincre son auditoire, Bernard Aubry a mis en avant les chiffres du transport. « Le coût du transport pour la liaison entre Harcourt et La Neuville est de 12 000 € par an pris en charge à 85 % par le Départemen­t. Le reste est réglé par l’Intercom Bernay, terres de Normandie. Il faut 30 enfants pour couvrir les 15 % réglés par l’intercommu­nalité. » Et ce, alors que les élus de La Neuville avaient reconnu, le 2 février dernier, que le tarif « augmentera­it peut-être » pour les parents mettant leurs enfants au Neubourg. Une fois ces arguments donnés, Bernard Aubry s’est adressé directemen­t aux parents présents. « Les principaux concernés, c’est vous et vos enfants. C’est vous qui détenez la clé de laisser, ou non, vos enfants à l’école d’Harcourt », argumente-t-il, avant de finalement regretter qu’il n’y ait pas « de convention écrite entre les deux communes. On devrait avoir en commun une ligne directrice pour le développem­ent de l’école. […] Mais ces dernières années, lors de nos discussion­s, les élus de la Neuville trouvaient toujours que c’était trop cher. Je m’étonne qu’ils ne discutent pas des tarifs avec Le Neubourg », insinue-t-il, laissant ainsi planer d’autres interrogat­ions. Néanmoins, Bernard Aubry l’affirme : « Nous souhaitons vivement une reprise du dialogue avec nos homologues de la Neuville du Bosc. Il faut vite tourner la page et repartir sur de nouvelles bases ».

Après une heure trente de présentati­on et de questions, la réunion s’est terminée sous les applaudiss­ements du public. Après ces deux réunions, les parents d’élèves étaient plutôt agacés de la situation entre les deux conseils. « On ne fait pas de politique avec les enfants », dénoncent-ils, avec vérité. Alain Vannier, le maire d’Harcourt, s’est, de son côté, engagé à écrire une lettre à Bernard Forcher, maire de La Neuville, « pour renouer le dialogue ».

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Alain Vannier et Bernard Aubry ont animé la réunion et répondu aux interrogat­ions du public.

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