L'Éveil Normand

Trois nouveaux gradés

-

Ils en ont passé, des heures, à frapper, bloquer, avancer, esquiver, décaler… Dimanche 11 février, c’était la consécrati­on : trois karatékas du club sportif Beaumontai­s (CSB) se présentaie­nt au passage de grades à Saint-Marcel (près de Vernon).

Melissa Leveneur

Depuis son arrivée au CSB karaté en 2010, on a souvent eu l’occasion de lire son nom dans nos colonnes. Championna­t de l’Eure, championna­t de Normandie, interrégio­ns, open d’Orléans, coupe de France 2016, championna­t de France 2018… À seulement quatorze ans, Melissa a disputé bien des compétitio­ns et a déjà un palmarès impression­nant. Mais il lui manquait quelque chose. Une bande de tissu à nouer autour de la taille. Depuis le 12 février, c’est résolu : désormais, elle arborera une ceinture noire. Cette ceinture, Melissa est allée la chercher. « À la ceinture bleue, je me suis dit que la noire n’était pas loin », confie-t-elle.

À l’entraîneme­nt, elle passait régulièrem­ent en Kata et en Ippon-kumite devant les karatékas du club. À force de travail, avec son entraîneur, avec son père Laurent, avec Pierre Willot (assistant 3e Dan), avec ses camarades de séance, elle a gagné en engagement et en précision sur les Katas et les techniques de base. « Pour l’épreuve de cible, le juge nous demande d’exécuter une technique. Il y a sept techniques à apprendre : Mawashi jambe avant et jambe arrière, Maegeri jambe avant et jambe arrière, Kizami-zuki, Gyakuzuki, Oi-zuki. »

Il existe deux voies pour passer la ceinture noire : la voie traditionn­elle et la voie compétitio­n, les deux comportant un test technique. Melissa a obtenu la ceinture par la voie compétitio­n (combat). Le 11 février, elle s’est présentée devant les juges avec les Katas Heian-nidan et Heianyodan. Après son passage, elle n’était pas très optimiste : « Je pensais à mes erreurs. Je me suis dit que la ceinture noire, ce n’était pas pour cette année. » De toute évidence, ce n’était pas l’avis des juges qui trois ou quatre juges qui l’examinaien­t. Même si elle ne changera pas sa façon de s’entraîner, la ceinture noire marque le début de quelque chose pour Melissa : « À partir de la ceinture noire, on commence vraiment à apprendre la technique et les Katas supérieurs ». Et si on lui demande si elle compte aller plus loin, la réponse est claire : « Oui, je vais continuer. »

Stéphane Lengeley

Pour Stéphane, la ceinture noire, c’était le Graal. « Quand j’étais enfant, c’était un rêve », confie le nouveau gradé. Aujourd’hui, cette ceinture, c’est une consécrati­on d’années de pratique. Un chemin qu’il montre à sa fille Sydney et aux autres du club.

Stéphane a opté pour la voie compétitio­n (combat). Il a présenté deux Katas : Heian-Nidan et Heian-Godan. « J’avais déjà validé l’Ippon-kumite il y a un an », précise-t-il. Il lui restait les Katas et le Kihon à passer.

Son histoire avec le karaté ne date pas d’hier. Adolescent, il fait ses premiers pas dans la discipline à Beaumont, avant d’arrêter en 1988. Quand il décide de reprendre, c’est la ceinture blanche qu’il porte. « Je suis reparti de zéro, explique-t-il. Je ne me souvenais plus des techniques. »

Membre depuis huit ans et secrétaire depuis plus de six ans, Stéphane est une figure du CSB karaté. « Il a relancé le club quand il a fallu », le félicite David Louvet. Stéphane commence par le body karaté. L’année suivante, il entre dans le bureau en tant que membre, et reprend le karaté : « J’ai toujours eu d’excellente­s relations avec David [l’entraîneur] et Sydney faisait du karaté. Ça m’a donné envie. » Il commence à pratiquer en loisir et, de fil en aiguille, il se prend au jeu de la compétitio­n jusqu’au niveau national. Pour Stéphane, le karaté est « un sport individuel qu’on pratique en équipe ». Surtout dans un club familial comme le CSB, où « on se retrouve avec plaisir ».

Stéphane Amy

Amfreville, Cléon… Stéphane a connu d’autres clubs avant d’arriver à Beaumont-le-Roger. Il obtient son 1er Dan en 1999 alors qu’il est membre du club de Saint-Didier-des-Bois. Dimanche 11 février 2018, c’est avec le CSB qu’il termine sa préparatio­n pour passer le 2e Dan. Stéphane a choisi la voie de la compétitio­n (Kata). Et dimanche, il a présenté deux Katas (Empi et Jion).

Stéphane a un parcours clairsemé. « J’ai arrêté de 2000 à 2002 car j’étais en formation sur Mulhouse », explique-t-il. Mais une passion ne s’abandonne pas si facilement. En 2003, il reprend le karaté à Mont-Saint-Aignan, jusqu’à ce qu’une blessure le contraigne à arrêter une nouvelle fois. « J’avais le ligament croisé sectionné », explique le karatéka. Il ne revient au dojo que treize ans plus tard : « J’ai repris en septembre 2016 au Neubourg. » En septembre 2017, il rejoint le CSB. Après un arrêt prolongé, l’obtention du 2e Dan prend un sens différent.

Le passage de grade, c’est comme le permis. Un mélange de stress et d’envie. L’envie de l’avoir, de ne pas se tromper. « J’avais envie de me faire plaisir, à moi et aux personnes qui m’ont aidé à arriver là », confie Stéphane.

L’objectif est atteint, mais Stéphane ne se repose pas pour autant sur ses lauriers. Il entend bien « poursuivre ce sport avec passion. » À peine la ceinture noire autour de la taille, il nous parle déjà du prochain objectif qu’il s’est fixé : le 3e Dan. Rendez-vous dans trois ans.

Ceinture noire

Le lendemain du passage de grade, c’est un enseignant comblé qui animait la cérémonie de remise de grades au dojo de Beaumont :

« Le travail a payé, se réjouit David Louvet. Le chemin a été rude et difficile, avec beaucoup de sueur. Je ne regrette pas d’avoir pris ce challenge avec vous ».

 ??  ?? Les parents de Melissa Leveneur ont remis la ceinture noire à leur fille. Leur soutien est récompensé.
Les parents de Melissa Leveneur ont remis la ceinture noire à leur fille. Leur soutien est récompensé.

Newspapers in French

Newspapers from France