«Mon public m’apporte de la force»
Les coups de théâtre n’ont pas lieu que dans les comédies, ils se produisent aussi dans la vraie vie. Laëtitia Milot a pu accorder une interview à l’Éveil Normand malgré un planning très rempli. Elle revient pour nous sur les thématiques chères à son coeur comme son public, sa carrière de comédienne, d’écrivaine et bien sûr sa lutte contre l’endométriose.
Eveil Normand : Comment s’est passée cette dédicace avec le public samedi 21 octobre ?
Laëtitia Milot : « J’ai été très chaleureusement accueillie par les Bernayens. Il y a eu beaucoup de monde samedi et je n’ai pu rester que deux heures malheureusement, car j’avais mon spectacle Un dîner
d’adieu le soir. J’ai vécu un super moment! J’aime aller à la rencontre du public, parce que c’est enrichissant pour moi de m’entourer de mes fans, d’avoir leurs retours, leurs témoignages, leurs questions. Mon public m’apporte de la force ».
Votre public vous aime, c’est incontestable !
«Je l’aime aussi et c’est très sincère ! »
Connaissiez-vous Bernay ?
«Non, c’était ma première fois à Bernay. J’aurais aimé en profiter un peu plus. C’était un peu compliqué, je suis arrivée un peu en retard à la dédicace et j’ai enchaîné avec le spectacle le soir. Je n’ai pas pu voir beaucoup de choses, mais Bernay me paraît joli. Je reviendrai avec plaisir ».
Vous jouiez ce samedi au Piaf Un dîner d’adieu, quelle est l’intrigue de la pièce ?
« C’est l’histoire d’un couple, Clotilde et Pierre. Le mari a la judicieuse idée d’organiser des
dîners d’adieu. Clotilde n’est pas d’accord avec lui, au début, mais il arrive à la convaincre. La situation se renverse, car le dindon de la farce n’est pas forcément celui que l’on croit. C’est une comédie qui alterne scènes drôles et instants touchants à travers lesquels le public passe un bon moment. La pièce délivre une belle morale à la fin, notamment sur la thématique de l’amitié. »
Le spectacle affichait complet samedi dernier. Comment expliquez-vous ce succès ?
«Toutes les dates que nous avons faites jusqu’à maintenant sont complètes. Je remercie d’ailleurs énormément le public, car à chaque fois, nous sommes toujours bien reçus. Le public est à fond avec nous et je l’en remercie pour l’engouement qu’il a envers nous ».
On vous connaît davantage comme actrice de Plus Belle la Vie et un peu moins à travers votre activité d’écrivaine alors que vous avez écrit 6 livres. Qu’en pensez-vous ?
« Depuis 2010, j’écris. Mon public est majoritairement au courant. Écrire est un plaisir qui est assez addictif et je pense que vous êtes bien placée pour parler de ce sujet. À travers l’écrit, on peut faire passer des messages qu’on ne passerait pas forcément aussi facilement à l’oral. Le premier livre que j’ai écrit, c’était dans ce but, de faire passer des messages. Cela a marché. Au niveau du retour des lecteurs, cela répondait parfaitement à mes espérances.
J’ai changé de registre littéraire. Je me suis essayée au roman et au polar par exemple au travers de mon livre On se
retrouvera, qui traite de la violence faite aux femmes. Un sujet encore important et dont il faut parler. Liés pour la vie est un roman qui traite du handicap. Je choisis des sujets hyper forts. Sélia
est un thriller psychologique dont la thématique prégnante est la maladie mentale liée à une enfance traumatisante. Le bébé,
c’est pour quand ? aborde la thématique de l’endométriose. Je choisis mes thèmes en connaissance de cause, car j’aimerais faire bouger les choses à tous les niveaux. Ce sont tous des sujets différents, mais importants ».
Pionnière dans la lutte contre l’endométriose, comment êtes-vous devenue marraine de l’association EndoFrance ?
« C’est en 2013 que j’ai commencé à parler de l’endométriose. Yasmine Candau, la présidente d’EndoFrance, m’a contactée, car elle était étonnée d’entendre une célébrité parler de ce sujet pour la première fois. Grâce à Yasmine et à l’interview que j’avais donné à Télé 7 jours à l’époque, je me suis rendu compte que j’étais loin d’être
la seule. Pourtant, je me sentais isolée et pas vraiment entendue par les médecins. Je me disais intérieurement : “mais en fait, personne n’a cette maladie?” En fait, personne n’osait en parler. Depuis que j’en ai parlé pour la première fois, il y a eu un engouement autour de cette interview et cela a décollé au niveau de l’endométriose et j’en suis plus que fière ».
Le fait que vous ayez évoqué le sujet à encourager d’autres femmes à suivre votre voie. Peut-on dire que vous avez aidé à lever ce tabou ?
« Dès que cela concerne l’intimité d’une femme, c’est considéré comme tabou. Mon agent a souhaité que je fasse attention concernant ce sujet. Je lui ai répondu que si cela pouvait avoir un impact, ne serait-ce que sur 10 personnes lisant l’interview, c’était quelque chose dont je pourrais être fière.
Je n’ai pas honte du tout. J’assume totalement de parler de la maladie et nous allons continuer à faire bouger les choses avec Endofrance ».
Vous avez remporté une bataille décisive dans la lutte contre cette maladie, vous avez eu une fille en 2018.
« Oui, tout à fait. Après 10 ans et demi de combat, nous avons réussi avec mon compagnon à avoir Lyana. La plus belle victoire contre l’endométriose. Le plus beau cadeau du monde et aussi le plus beau rôle de ma vie ! (elle rit) »
Où en êtes-vous aujourd’hui dans cette lutte ?
« Aujourd’hui, dans ma lutte contre l’endométriose, je suis toujours sous traitement, car malheureusement, c’est un traitement à vie. Mais je vais mieux grâce à lui. J’ai été opérée récemment aussi, mais je reste positive et je ne lâche rien. Je me battrais quoiqu’il en coûte contre l’endométriose et pour toutes ces femmes : celles qui ont réussi à avoir un enfant, celles qui se battent encore pour en avoir un, mais aussi pour celles qui n’en veulent pas, car c’est un choix que je respecte. En tout cas, on se bat pour trouver des solutions efficaces et durables pour enlever la douleur ».
Merci, Laëtitia Milot pour cette interview. Avezvous un dernier mot pour conclure ?
« Cette expérience à Bernay a été vraiment super. On a été très bien reçu ! »
Propos recueillis par notre correspondante, Gaëlle Rousseau
Plus d’infos sur l’association EndoFrance via le site endofrance.org
EndoFrance est la première association de lutte contre l’endométriose a avoir été créée en France. Elle est aussi la première à avoir été agréée par le Ministère des solidarités et de la santé.