Les bugs de la machine judiciaire
François Hubé, Orschwihr (Haut-Rhin)
car les valeurs à partager permettaient de vivre ensemble. Ce fut une expérience extraordinaire. Pour avoir beaucoup voyagé, je suis convaincu que notre modèle, si unique et si ancré dans notre culture, est essentiel à notre futur. Alors ne nous résignons pas, ayons le courage de l’actualiser et de nous donner les moyens d’une véritable politique d’intégration. Car on le voit bien, il ne suffit plus de revendiquer le concept de nation pour être assuré de sa pérennité. N’abandonnons pas notre modèle ; il est l’une des clefs de notre avenir. s’adapter au contexte et sort de vieilles recettes qui n’ont plus de raison d’être aujourd’hui. Ses solutions étaient bonnes hier, mais le monde a changé et il n’a rien vu. Il ne s’est pas « réinventé » – mot à la mode qui signifie simplement comprendre et s’adapter. La France a élu un « jeune » président ? Comme si l’âge était un gage de performance ! Emmanuel Macron, formé à l’école libérale, est resté scotché à ses certitudes d’hier.
Le confinement a mis en lumière l’état insuffisant dans lequel se trouvent, en 2020, les services judiciaires sur le plan du traitement informatique des procédures. L’article bien documenté d’Anne Vidalie (L’Express n° 3597) dresse un état des lieux très instructif, presque exhaustif – si ce n’est l’omission de signaler que des magistrats en Alsace, spécialisés en droits réels immobiliers et en publicité foncière de ces droits, se sont vus retirer purement et simplement la possibilité de télétravailler, qui était effective depuis plusieurs années, sur une décision discrétionnaire de leur supérieure hiérarchique, pour des raisons restées inexpliquées. L’infrastructure informatique à cet effet, mise en place par la Chancellerie pour un coût de plus de 20 millions d’euros, formait un tout indissociable, un fleuron de modernité comprenant le traitement dématérialisé à 100 % des procédures, avec la signature électronique des décisions de ces juges. Jusqu’au retour des archaïsmes du xxe siècle, par ce que l’on pourrait nommer un fait du prince… Hélas ! le télétravail de ces juges n’a pas été réactivé depuis lors, pas même durant le confinement dû au Covid-19, alors que l’informatique l’eût permis.