L’Australie a subi ces derniers jours une attaque informatique importante. Dans une telle situation, l’Europe saurait-elle faire face ? Thierry Breton
Oui, l’Europe est parfaitement aguerrie à ce type de situations. Chaque Etat membre possède sa propre agence de cybersécurité et se coordonne au niveau européen. En 2019, l’Europe a connu près de 450 attaques significatives sur des cibles considérées comme délivrant un service important, voire essentiel. Les secteurs les plus touchés ont été la santé (plus d’une centaine d’attaques), les infrastructures numériques critiques, les banques, les transports et l’énergie. Une dizaine d’attaques d’ampleur ciblaient même des services gouvernementaux. Il existe plusieurs types de cyberattaques. Certaines poursuivent des buts commerciaux, d’autres visent à déstabiliser certains pans de l’économie, voire la société entière, ses outils démocratiques et ses systèmes critiques. En outre, les Etats utilisent de plus en plus la cybernétique comme une arme à des fins géopolitiques. Dans la plupart des armées – y compris en Europe–, la cybersécurité est considérée comme le cinquième champ de défense, avec l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air et l’espace. Il faut donc comprendre l’aspect « multifacette » du sujet. Les cyberattaques sont l’un des éléments des menaces dites « hybrides », contre lesquelles l’Europe doit se prémunir.