New York sonnée, mais toujours debout
Dévastée par l’épidémie, la mégapole affronte la crise la plus meurtrière de son histoire. Une fois encore, elle entend bien se relever.
En temps normal, le sol marbré de Grand Central, la gare historique de New York, voit défiler 750 000 personnes quotidiennement. Mais, en ces premiers jours d’été, seules quelques ombres osent encore se déplacer aux heures de pointe. La ville qui d’ordinaire ne dort jamais commence tout juste à se réveiller.
« Ces derniers mois ont été surréalistes ; chaque jour ressemble à un film de sciencefiction », observe Guillaume Schwab, directeur d’un magasin de meubles sur Madison Avenue. Tous les matins, ce Français de 43 ans a parcouru les allées boisées de Central Park, au milieu des gratteciel. « La paranoïa était totale ; la peur d’être contaminé était telle que les gens n’osaient plus se regarder dans la rue, raconte-t-il. C’était comme si la brume qui plane sur New York était un nuage de Covid-19. »
Le 22 juin, la plus grande ville des EtatsUnis a entamé la phase 2 du déconfinement : il est désormais possible de se rendre au bureau, mais non de prendre un repas à l’intérieur d’un restaurant. Avec près de 25 000 morts du Covid-19, New York est traumatisée. A la crise sanitaire s’ajoute une crise économique brutale, qui a fait basculer dans le chômage plus de 1,8 million
d’habitants. « New York a connu son lot d’épreuves, mais c’est le plus grand défi qu’elle ait jamais eu à affronter », estime Carl Weisbrod, urbaniste et membre de la commission de relance de l’agglomération.
Ces heures sombres rappellent un autre traumatisme : celui du 11 Septembre. « Cette période a été terrible. Néanmoins,