Tesla affole les compteurs
Le cours de l’action du constructeur automobile s’est envolé, au point de talonner Toyota en termes de valorisation. De quoi titiller la concurrence.
Il n’y a pas que les fusées de SpaceX qui tutoient les étoiles. Tesla, l’autre pépite fondée par le visionnaire – et milliardaire – Elon Musk, aussi. Le cap est symbolique : le cours de l’action du constructeur automobile vient de franchir la barre des 1 000 dollars. Depuis le début de l’année, la hausse atteint 147 %. En l’espace d’un an, le cours a été multiplié par 5… Une flambée grâce à laquelle Tesla est aujourd’hui tout proche de devenir le premier constructeur automobile mondial en termes de valorisation boursière (à un peu plus de 185 milliards de dollars), devant le japonais Toyota et l’allemand Volkswagen.
« C’est un moment historique. Dans la plupart des sièges sociaux des grands constructeurs automobiles, on doit commencer à trembler à l’idée d’être victime du syndrome Kodak », observe Jean-Pierre Corniou, un fin connaisseur du secteur et directeur général adjoint du cabinet Sia Partners. La comparaison entre Tesla et Toyota s’arrête cependant là : quand le japonais a produit près de 2,4 millions de véhicules sur le seul premier trimestre 2020, Tesla n’en a construit que 103 000…
Alors, bulle ou pas bulle ? « Il y a clairement un emballement boursier déraisonnable. La hausse des cours est déconnectée
des volumes d’affaires et de la profitabilité de l’entreprise », observe Bernard Jullien, à la tête du Groupe d’étude et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l’automobile (Gerpisa). De fait, comme la plupart des grandes valeurs de la tech, Tesla profite des tombereaux de liquidités injectés dans les marchés financiers par les banques centrales de la planète pour contrer la récession. Mais on aurait tort de réduire la performance de Tesla à une simple bulle boursière.
Cours au Nasdaq de New York, en dollars