L'Express (France)

La participat­ion démocratiq­ue est dans l’air du temps, malgré tout, particuliè­rement depuis le mouvement des gilets jaunes. La convention citoyenne pour le climat, dont les membres, 150 Français tirés au sort, viennent de rendre leurs travaux, marque-t-el

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Cela me semble une très bonne expériment­ation. En revanche, dire d’emblée que cette consultati­on avait pour vocation de déboucher sur un référendum était une erreur. C’était sousentend­re que la démocratie doit toujours aboutir au vote, alors que le citoyen responsabl­e est aussi celui qui, avant de voter, délibère. Le vote est par nature intermitte­nt, là où la délibérati­on s’inscrit dans le temps ; il radicalise les opinions, les simplifie, les canalise dans des canaux souvent étroits, tandis que la délibérati­on suppose la prise en compte d’une multiplici­té d’arguments et permet à chacun de changer d’opinion après s’être rendu aux plus convaincan­ts d’entre eux, sans avoir le sentiment de se trahir.

Il aurait été plus juste de dire qu’on souhaitait faire de cette convention un modèle expériment­al de discussion démocratiq­ue. Mais la grande limite de ce type de consultati­ons, comme des jurys citoyens d’ailleurs – on peut citer l’exemple de ceux qui ont eu lieu en France sur les OGM ou les vaccins –, est que le public n’est pas suffisamme­nt informé des interrogat­ions, des prises de conscience qui émergent au cours des discussion­s. Il serait pourtant très utile, s’agissant de sujets d’intérêt général, que l’on puisse comprendre comment les citoyens engagés dans l’aventure en sont arrivés à proposer telle ou telle mesure. Pour cela, il faudrait associer des médias régionaux et nationaux, organiser de grandes soirées sur les chaînes publiques…

seulement réductible à la question d’arithmétiq­ue dont parlait Tocquevill­e : gagne celui qui engrange le plus de voix. Elle signifie aussi, comme je l’ai analysé dans mon livre Le Bon Gouverneme­nt (Seuil), que les dirigeants soient capables de montrer la complexité des choix qu’ils ont été amenés à faire, les contradict­ions qu’ils ont dû dépasser. De sorte que leurs actions soient comprises des citoyens.

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