L'Express (France)

La chute de l’icône Wirecard

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Empêtrée dans un scandale financier, la star allemande du paiement en ligne ne vaut désormais plus rien. Un krach retentissa­nt, qui pourrait aboutir à une plus grande régulation du secteur des fintech.

associé chez Sia Partners. Enfin, « était » un géant.

Car, depuis fin juin, Wirecard, qui produit les cartes de crédit et traite les transactio­ns de milliers d’entreprise­s, ne vaut plus rien. Ou presque. La fintech de 6 000 employés basée à Aschheim, dans la banlieue de Munich, s’est littéralem­ent effondrée sur elle-même. A la Bourse de Francfort, elle pèse quelques centaines de millions d’euros, contre plus de 15 milliards il y a encore six mois. « C’est un vrai désastre », souligne un analyste. Son démantèlem­ent a d’ailleurs commencé. La faute à qui ? Trop tôt pour mettre quelques têtes sur des piques. Il va pourtant bien falloir trouver des explicatio­ns à ce qui ressemble à l’un des plus gros scandales financiers de ces dernières années, que les observateu­rs comparent à la désormais célèbre affaire Enron en 2001, aux Etats-Unis.

Justement, comme pour Enron il y a vingt ans, Wirecard a reconnu une vaste manipulati­on comptable. Au total, il manquerait près de 2 milliards d’euros dans les caisses. Un « trou » que des analystes et des journalist­es avaient mis au jour il y a des années. Mais que personne n’avait voulu voir… « L’histoire était sans doute trop belle », explique un avocat spécialisé dans les fintech. Les alertes n’ont pourtant pas manqué. Dès 2016, le cabinet Zatarra Research accuse Wirecard de trafiquer ses comptes, jugeant que l’action de la star bavaroise ne vaut rien. « Zéro euro », selon ces analystes. Mais, à l’époque, la fintech

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