L'Express (France)

Le « chef-d’oeuvre »

THOMAS LESTAVEL

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Le titre de l’éditeur Naughty Dog, développé exclusivem­ent pour la console PlayStatio­n de Sony, cumule les superlatif­s depuis sa sortie, le 19 juin.

Des critiques dithyrambi­ques et un public conquis. Le jeu vidéo The Last of Us 2, suite du titre phare de PlayStatio­n, sorti en 2013, fait un véritable carton. Plus de 3,3 millions de copies ont été vendues en seulement trois jours, ce qui en fait le plus populaire des jeux développés exclusivem­ent pour la PS4 – devant Spiderman. « La mise en scène est bluffante, on est proche de la magie », s’enthousias­me Thomas Grellier, directeur du master 2 de marketing du jeu vidéo à l’Ecole de management des industries créatives (Emic). « Visuelleme­nt, c’est une gifle de tous les instants », va même jusqu’à estimer le site JeuxActu.com, qui attribue la note de 20/20 à ce qu’il considère comme « le meilleur jeu de Naughty Dog ».

De fait, l’animation de certaines scènes impression­ne, à l’image de l’émouvante reprise à la guitare de Take on Me par la jeune Ellie, l’héroïne, lesbienne, de ce drame. Naughty Dog fait partie des meilleurs studios de développem­ent du monde, et ça se voit à l’écran. Créée en 1984, la société californie­nne s’est construit une réputation exceptionn­elle dans l’industrie. Le succès de sa franchise Crash Bandicoot a d’ailleurs poussé Sony à racheter le studio dès 2001. « Ils attirent les meilleurs graphistes et développeu­rs. Pour ces derniers, aller chez Naughty Dog, c’est aussi évident

que d’aller chez L’Oréal quand on fait du marketing », explique Thomas Grellier. Le studio se distingue aussi par la qualité de son écriture. Le premier volet de The Last of Us, qui s’inspirait du livre La Route, de Cormac McCarthy, mettait en scène l’adolescent­e Ellie poursuivie dans une Amérique ravagée par une pandémie. La suite est une sombre histoire de vengeance. La chaîne HBO s’est déjà emparée du scénario, qu’elle va adapter dans une série confiée au créateur de l’excellent Chernobyl.

En attendant, les fans ont une trentaine d’heures de jeu à déguster. Une durée bien supérieure à celle du premier opus. Le développem­ent de cette oeuvre titanesque a mobilisé plus de 1 000 personnes. Porté par les critiques élogieuses et un redoutable bouche-à-oreille, Naughty Dog devrait facilement battre le record de 17 millions d’exemplaire­s vendus pour le premier épisode. « C’est le jeu le plus facile à promouvoir en termes de marketing : la communauté s’empare elle-même du titre ! » s’amuse Thomas Grellier.

Et pourtant, le studio de Santa Monica n’a pas fait le choix de la facilité. La complexité des personnage­s, leur souffrance et la cruauté du scénario font davantage penser à Game of Thrones ou à Breaking Bad qu’à une franchise grand public. Une brutalité qui a d’ailleurs déplu à certains fans, au point qu’une pétition sur Change.org exige une réécriture du scénario. Elle a été signée par 50 000 internaute­s. Une goutte d’eau, certes, par rapport aux millions d’exemplaire­s vendus. « Nous avons voulu écrire un nouveau type d’histoire, avec des thèmes difficiles qui vont vous surprendre et vous désarçonne­r », a reconnu Neil Druckmann, vice-président de Naughty Dog et directeur du jeu. Dans une aventure dominée par la loi du talion, le joueur est amené à participer malgré lui à des scènes de violence, voire de torture. Le public est choqué, mais accro. Et Sony compte bien exploiter le filon. Le groupe japonais aurait commandé à Naughty Dog une version améliorée du jeu pour sa nouvelle console PS5, qui sortira en novembre. Le « vilain chien » a du flair.

W

a photo a fait le tour des réseaux sociaux. On y voit huit femmes de dos, dont trois presque agenouillé­es, des messages de soutien accrochés sur leurs blouses, devant le Pr Perronne. Pour ses détracteur­s, c’est la preuve en image que le chef du service des maladies infectieus­es de l’hôpital de Garches (AP-HP, Hauts-de-Seine) n’est plus un praticien, mais un gourou. Si le cliché a beaucoup choqué, il n’a pas été réalisé à la demande de l’intéressé. « Christian Perronne est très apprécié dans le service, ces soignantes voulaient le lui montrer »,

Lindique le Dr Benjamin Davido, infectiolo­gue à Garches. Avant de lâcher : « Ce n’est pas cela qui me choque, mais le fait qu’il nous mette dans une situation embarrassa­nte vis-à-vis de nos confrères qui va nous nuire à tous. Il ne veut rien entendre, il fonce en pensant qu’il n’a rien à perdre car il est à deux ans de la retraite. »

Dans son livre Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? (Albin Michel), comme dans ses récentes interviews, le Pr Perronne multiplie les attaques contre la communauté médicale. Selon lui, l’hydroxychl­oroquine (HCQ) aurait pu « éviter 25 000 morts en France ». Autrement dit,

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Ellie, jeune héroïne de ce jeu à la mise en scène et à l’animation bluffantes.

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