L'Express (France)

Des signaux GPS pour anticiper les épisodes cévenols

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En mesurant la concentrat­ion de vapeur d’eau à l’aide de satellites, les scientifiq­ues espèrent mieux prévoir ces phénomènes de pluies violentes.

Ils frappent en général à la fin de l’été ou à l’automne. Mais, avec le réchauffem­ent climatique, les épisodes cévenols – plusieurs semaines de pluies susceptibl­es de s’abattre en quelques heures – pourraient devenir plus fréquents. Le dernier en date a touché durement le Gard, la Lozère et la Corse-du-Sud, à la mi-juin, donnant lieu à de graves inondation­s. A cette période de l’année, ce genre d’événement est rarissime. Pour les scientifiq­ues, il devient nécessaire d’affiner les prévisions météorolog­iques. C’est pourquoi les experts du Centre spatial universita­ire (CSU) de Montpellie­r (Hérault), de l’Ecole nationale supérieure de techniques avancées (Ensta), de l’IGN et de Météo France s’apprêtent à tester un nouveau système de détection. « Concrèteme­nt, nous allons mesurer la concentrat­ion de vapeur d’eau au-dessus de la Méditerran­ée », explique Laurent Dusseau, directeur du CSU. Il s’agit en effet d’un indicateur précurseur. « Avant un épisode cévenol, la mer est encore relativeme­nt chaude. L’eau s’évapore, s’accumule dans l’atmosphère, puis un coup de vent la repousse vers le continent. Ce nuage finit par buter contre les Cévennes. Et c’est là que la catastroph­e se produit », ajoute Laurent Dusseau. Pour repérer le phénomène suffisamme­nt tôt, les scientifiq­ues ont eu l’idée d’utiliser les antennes de communicat­ion des navires commerciau­x (cargos, ferrys…) et le réseau GNSS, c’est-à-dire les satellites communémen­t appelés « GPS ». « Lorsque ces engins émettent vers la Terre pour repérer la position des bateaux, leur signal est ralenti par l’atmosphère imprégnée de vapeur d’eau. Grâce à des algorithme­s, nous pouvons calculer l’ampleur de cette perturbati­on et en déduire la concentrat­ion de vapeur d’eau », explique Pierre Bosser, chercheur à l’Ensta. Il suffit ensuite de transmettr­e ces informatio­ns à Météo France et aux autres partenaire­s du projet via un minisatell­ite spécialeme­nt élaboré pour cette mission par le CSU de Montpellie­r. « L’engin est en phase de constructi­on. Si tout va bien, son lancement pourrait avoir lieu à l’été 2021 », précise Laurent Dusseau. Sa mission durera deux ans. In fine, Météo France pourrait disposer de données maritimes quinze minutes après les relevés effectués en mer. De quoi lui permettre de se mouiller un peu plus en matière de prévisions d’averses.

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révu initialeme­nt le 18 mars dernier, puis reporté trois fois au mois de juin, le décollage de Vega, le petit lanceur de l’Agence spatiale européenne (ESA), devrait finalement avoir lieu le 17 août. Le report est dû aux conditions météorolog­iques défavorabl­es au-dessus du centre spatial guyanais de Kourou, ainsi qu’à un contexte sanitaire incertain lié à la recrudesce­nce des cas des Covid-19, notamment à l’est de la collectivi­té territoria­le unique. Conséquenc­e : le seul accès à l’espace dont dispose l’Europe tourne au ralenti. Conçu pour lancer des petits satellites jusqu’à 1,5 tonne sur des orbites basses, le Vega est le fer de lance de l’offre européenne pour les marchés de l’observatio­n de la Terre, sur lesquels il s’est imposé malgré une concurrenc­e féroce. Rarement un lancement aura concentré à lui seul l’expression d’un tel nombre d’enjeux.

PLa prudence est de mise

Primo, il s’agit d’un « retour en vol ». Le 11 juillet 2019, pour sa 15e mission, le Vega a enregistré son premier échec, perdant d’un seul coup son statut de lanceur d’une grande fiabilité. L’enquête a révélé une faiblesse dans une marge de sécurité sur un moteur, qui a donc dû être renforcée. Secundo, le confinemen­t déclenché le 15 mars a paralysé les équipes d’Arianespac­e à trois jours du décollage. Or, aujourd’hui, nous sommes à la

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