L'Express (France)

Bac : la mort annoncée du « rituel républicai­n »

PAR AMANDINE HIROU L’édition 2020 de cet examen démontre les limites de l’évaluation en contrôle continu.

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Les bacheliers de cette année seront donc les derniers à avoir planché selon les règles de ce que l’on peut d’ores et déjà appeler « l’ancien bac ». Le 3 avril, en pleine crise sanitaire liée au coronaviru­s, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, annonçait l’annulation des traditionn­els examens écrits et le recours intégral au contrôle continu. Prémices de ce qui attend les candidats au bac 2021 ? Certes, plusieurs épreuves finales seront maintenues en juin prochain. Mais la future note globale comprendra désormais 10 % de contrôle continu « pur » (c’est-à-dire basé sur les notes des livrets) auxquels s’ajouteront les 30 % « d’évaluation­s communes », série d’examens échelonnés sur les années de première et de terminale.

Ce baccalauré­at 2020 aura montré les limites de ce type d’évaluation et les écueils auxquels il risque de se heurter à l’avenir : tentation de « bidouillag­e » des notes par certains professeur­s, différence­s de stratégie de notation selon les établissem­ents, pression des familles sur les équipes pédagogiqu­es… Le fameux « rituel républicai­n » qui permettait autrefois aux candidats de se confronter simultaném­ent aux mêmes sujets avait déjà du plomb dans l’aile. Depuis quelques années, les affectatio­ns dans l’enseigneme­nt supérieur se décidaient bien en amont, sur la base du dossier du candidat, faisant fi de ce bac « national » devenu quasiment obsolète. Le nouveau modèle qui se dessine prouve qu’il est définitive­ment mort.W

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