L'Express (France)

La semaine horribilis de Donald Trump

En moins de sept jours, le président américain a vécu la pire séquence politique de son mandat.

- PAR AXEL GYLDÉN

Tout commence par un scoop. Le 27 septembre, le New York Times dévoile quinze ans d’avis d’imposition que le président a toujours cherché à dissimuler. Double révélation : on apprend que Donald Trump, champion de l’optimisati­on fiscale, a acquitté seulement 750 dollars d’impôt sur le revenu en 2016 et en 2017 (pas grave : les citoyens savent qu’aux Etats-Unis les riches paient peu d’impôts). Plus ennuyeux, on découvre que le « roi de l’immobilier new-yorkais » n’est pas le businessma­n à succès qu’il prétendait être durant les quatorze saisons où il animait sur NBC l’émission de télé-réalité The Apprentice. Endetté jusqu’au cou et responsabl­e de faillites à répétition, Trump est plus proche d’un Bernard Tapie que d’un Bernard Arnault.

Deux jours plus tard, c’est le débat contre Joe Biden. En quatreving­t-dix minutes, celui qui devait écrabouill­er le démocrate se déballonne. Face à un adversaire coriace qui le traite de clown et lui lance un « Ferme ta gueule, mec ! », le président perd son aura d’invincibil­ité. Encore quarante-huit heures, et le mâle alpha annonce, simple mortel, qu’il est positif au Covid-19. Soudain, les fuites dans la presse se multiplien­t. Des conseiller­s politiques, des médecins et même des gardes du corps du Secret Service (qu’il met en danger en refusant de porter un masque) critiquent ouvertemen­t le comporteme­nt de Donald Trump. Pis, selon un sondage pour CNN, 63 % des Américains estiment que ce dernier « agit de manière irresponsa­ble ». Certains se prennent à imaginer que son destin sera similaire à ceux de Jimmy Carter et de George Bush père, auxquels, après un seul mandat, les électeurs avaient dit : You’re fired ! (« Vous êtes viré ! »). Attention, toutefois : la capacité de rebond du 45e président demeure exceptionn­elle. W

Newspapers in French

Newspapers from France