Vincent Bolloré, genèse, trahison, rédemption
En près de quarante ans, l’homme d’affaires breton a construit pierre après pierre un véritable empire. Des combats rudes, souvent, des coups tordus, parfois. Jusqu’à la dernière bagarre pour rafler le groupe Lagardère.
« Vincent méprise l’establishment. Il ne respecte que ceux qui entreprennent »
Il y a une forme de grâce dans la façon dont Vincent Bolloré avale ses proies. Presque un art, qu’il a perfectionné au fil des décennies. Un mélange d’instinct animal, d’audace folle, de ténacité rare et de brutalité froide. Le tout mâtiné d’un désir compulsif de plaire. A 68 ans, « Bollo », comme le surnomment ses amis, est, avec Bernard Arnault, l’un des derniers caïmans du capitalisme français. A la tête d’un groupe de 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires et de 84 000 salariés dans le monde, présent aussi bien dans la communication et les médias avec Havas, Vivendi et Universal que dans l’énergie avec ses batteries électriques et les infrastructures portuaires et ferroviaires en Afrique. Hasard de la vie, les deux hommes se retrouvent aujourd’hui face à face dans ce que le ToutParis appelle « le feuilleton Lagardère ». Un feuilleton dont le nouvel épisode pourrait bien être une OPA du patron breton sur l’ensemble du groupe, propriétaire notamment d’Hachette. Le dernier coup financier de ce personnage de roman. Il y a chez Bolloré une pointe de Georges Duroy, le séducteur amoral de Maupassant, une pincée de l’Edmond Dantès de Dumas dans sa soif de revanche, un soupçon du Largo Winch de Van Hamme dans l’homme d’affaires décomplexé et sans limite. Mais c’est l’un des banquiers les plus en vue de la place parisienne qui nous donne la piste la plus sérieuse. Et si vous alliez voir du côté de Rudyard Kipling ? « Vincent, c’est Kaa, le serpent du Livre de la jungle, capable de vous envoûter pour mieux vous endormir et vous attaquer l’instant d’après », résume cet observateur. Et tant pis si, quand il porte l’estocade, il éclabousse l’establishment parisien. « De toute façon, il le méprise. Il ne respecte réellement que ceux qui entreprennent », ajoute un patron qui l’a maintes fois croisé. Curieux dédain pour un homme qui épouse tous les codes de cet establishment : l’adresse villa Montmorency dans le
XVIe arrondissement de la capitale, où il a comme voisins Nicolas Sarkozy et Bernard Arnault, le yacht, les villas à Saint-Tropez… Premier indice d’un personnage à la Janus.
Car Vincent Bolloré n’est pas un héritier comme un autre. Il en a le visage, pas le destin. Certes, il a hérité d’un nom, du poids de l’hagiographie familiale, d’un « savoirêtre ». Pas d’un empire industriel. En 1981, quand il reprend les rênes de l’entreprise familiale, il abandonne le confort ouaté d’une carrière de banquier à la Compagnie financière Edmond de Rothschild. Mais il ne reste plus rien du groupe breton, n° 1 mondial du papier à cigarette avant la guerre. Son père, Michel, a coulé la boîte, incapable de prendre les virages nécessaires, trop occupé peut-être à jouer les mondains dans les salons parisiens au côté de Françoise Sagan ou de Bernard Buffet. Les étoiles du monde intellectuel l’éblouissent ; celles des affaires lui tournent le dos. Alors, presque sur un coup de tête, Vincent rachète l’entreprise avec son frère pour 4 francs symboliques. Le début d’une conquête incroyable, qui va le voir peaufiner sa méthode durant quatre décennies.
Chapitre 1 : la genèse
Chaque héros a sa légende, et chaque légende son acte fondateur. Dans le cas de notre homme, il faut chercher du côté de la banque Rivaud, un établissement aujourd’hui disparu, dont le nom reste indissociable d’un pan de l’histoire du capitalisme français. Celle de la France de l’entre-soi, de l’aristocratie et des Légions d’honneur épinglées au revers du veston. Nous sommes au milieu des années 1980, et la vénérable maison, réputée pour être la banque du RPR, est dans le viseur du financier Edouard Stern. Le comte Edouard de Ribes, qui la préside, évalue ses soutiens et se tourne vers Vincent Bolloré, dont le père est un ami de longue date. Le jeune homme accepte de prendre quelques pourcents du capital. Il n’est pas le seul. Sentant le vent tourner, « Edouard Stern a préféré revendre ses actions, et Bolloré a fini par tout rafler », raconte Jean Peyrelevade, ancien patron du Crédit lyonnais, alors à la tête de la banque Stern. L’homme d’affaires breton les assure du caractère amical de l’opération. En réalité, il attend son heure. En 1996, enfin elle sonne. Acculé par le fisc, qui le soupçonne d’avoir organisé un vaste système d’évasion fiscale, et tiré vers le fond par les pertes abyssales de la compagnie Air liberté, dont Rivaud est le principal actionnaire, le comte de Ribes est aux abois. Vincent Bolloré n’a plus qu’à mettre la pression sur un conseil d’administration tétanisé par la situation : Ribes est remercié, et lui est couronné. Une fois sur le trône, il découvre un butin plus beau encore que ce qu’il avait pressenti : la Compagnie du Cambodge, les
Caoutchoucs de Padang, les mines de Kali Sainte-Thérèse…, la banque, vestige du capitalisme colonial, est composée d’un labyrinthe de holdings où se cachent des dizaines de milliers d’hectares de plantations d’hévéas et de palmiers à huile en Afrique et en Asie, ainsi qu’une trésorerie et un patrimoine immobilier se chiffrant en milliards de francs.
La méthode Bolloré est posée, presque brevetée : une arrivée amicale, une montée progressive, et un abordage du conseil de surveillance, secoué jusqu’à lui faire rendre gorge. On la retrouvera dans tous ses grands combats, contre la banque Lazard, l’agence Havas, le groupe Bouygues, le producteur Pathé, l’assureur Generali, le studio Ubisoft et évidemment aujourd’hui le groupe Lagardère. « Il a un talent de financier hors norme, et il ne cesse de peaufiner son style », salue Alain Minc, pourtant brouillé depuis peu avec cet ami de trente ans.
Dans la foulée de la banque Rivaud, le flibustier breton va s’attaquer à un autre géant de l’époque, la compagnie navale Delmas-Vieljeux. Si le groupe est puissant, sa structure capitalistique, éclatée entre les nombreux membres de la famille, s’avère fragile. « Bollo » se lance alors dans une véritable cartographie des DelmasVieljeux, et, durant trois ans, week-end après week-end, prend sa voiture pour aller voir un à un les 40 membres du clan. Au charme et au culot, le jeune ambitieux parvient à en convaincre la plupart de lui vendre leurs parts.
Une irrésistible ascension qui n’aurait jamais été possible sans l’appui du parrain du capitalisme français Antoine Bernheim. « Antoine était un ami de la famille Bolloré, il considérait Vincent comme son fils spirituel », raconte un proche de ce dernier. L’ancien de Lazard lui ouvre son réseau, lui sert de caution morale, et parfois financière. Surtout, il lui dévoilera tous les rouages de ce que Vincent Bolloré appellera plus tard les « poulies bretonnes », un système de holdings en cascade permettant à l’actionnaire de tête de contrôler un empire avec une mise de fonds minime.
Bien sûr, l’homme d’affaires ne réussit pas tout. Ses aventures italiennes, où il affronte un autre grand prédateur, Silvio Berlusconi, se sont embourbées, même si le vent semble enfin plus favorable. La justice européenne vient de retoquer une loi italienne qui empêchait jusqu’ici Vivendi, contrôlé par Bolloré, de détenir 28,8 % du groupe de télévision Mediaset. Mais, le plus souvent, même quand il perd… il gagne. Son échec dans le dossier Bouygues ? Une plus-value de 1,5 milliard de francs (225 millions d’euros) à la clef.
L’abandon de la cible Pathé ? Une culbute de 800 millions de francs (120 millions d’euros). Le retrait d’Ubisoft ? Un gain net de 1,2 milliard d’euros !
Autant d’opérations qui lui ont valu d’être surnommé par la presse économique « le petit prince du cash-flow ». Pourtant, ce travailleur acharné se définit avant tout comme un industriel pur sucre. « En vingt-cinq ans, il a investi près de 3 milliards d’euros dans sa technologie de batterie électrique », abonde un de ses proches. Dans la lignée du fiasco de l’Autolib’ parisien, ses services d’autopartage ferment un à un (Bordeaux, Lyon, Minneapolis, Los Angeles…). Pas grave : ils auront servi de vitrine à ses batteries, et l’homme d’affaires parie sur le boom des bus électriques – la RATP lui en a déjà commandé 200. Dans l’esprit du Breton, les coups financiers ne doivent servir qu’à consolider son empire, en lui amenant soit du cash soit une nouvelle brique pour étoffer son mécano industriel.
Une clef indispensable pour comprendre ses ambitions dans l’affaire Lagardère. Vincent Bolloré, après avoir porté sa participation à 26,7 %, serait aujourd’hui prêt à déclencher une OPA en rachetant les actions détenues par son allié Amber Capital (19,93 %). Un accord avait en effet été paraphé, stipulant que si
l’un des deux partenaires souhaitait vendre, il devait proposer en priorité sa participation à l’autre. Si l’opération devait se conclure, elle rappellerait furieusement celle qui a permis au tycoon de mettre la main sur Gameloft au printemps 2016 : Amber, alors troisième actionnaire du studio de jeux, lui avait permis de lancer son OPA en lui apportant ses parts. Un pas de plus vers son rêve de mettre la main sur Hachette pour la marier à son propre groupe d’édition, Editis, ce qui ferait du nouvel ensemble un des plus puissants acteurs du marché. Bolloré ? Soit il gagne, soit il gagne.
Chapitre 2 : la trahison
Il y a toujours une histoire de traîtrise avec Bolloré. La sienne ou celle des autres. Le 25 mai dernier, le magnat est d’une humeur exécrable. Dans la journée, Arnaud Lagardère a, par un simple communiqué, annoncé que Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France et fondateur de LVMH, allait investir une centaine de millions d’euros dans Lagardère Capital & Management, sa société personnelle, celle qui détient la gérance du groupe Lagardère. Bolloré l’a appris à peine quelques heures plus tôt. Or le patron breton est devenu au printemps le plus puissant actionnaire du groupe propriétaire d’Hachette. Emmené par « son ami » Nicolas Sarkozy, membre du conseil d’administration, il a massivement investi dans l’entreprise. Officiellement pour protéger l’héritier de « Jean-Luc » des assauts du fonds activiste Amber. Ça, c’est la belle histoire : en réalité, cela fait des mois qu’il regarde l’empire Lagardère se décomposer. Alors, cette arrivée de Bernard Arnault sans même qu’il ait été consulté, il la trouve un brin cavalière. Sa riposte ne tarde pas. Quelques semaines plus tard, il signe avec Joseph Oughourlian, le patron d’Amber Capital, le fameux pacte d’alliance qui lui ouvre aujourd’hui la voie de l’OPA. « Pour qu’il aille à la bagarre, Vincent a besoin qu’une justification, une sorte d’alibi moral, lui ouvre les portes. Alors, le personnage peut devenir agressif, voire brutal », explique l’influent expert financier René Ricol.
Sauf que sa méthode et ses fameux revirements ont laissé des traces dans le monde des affaires. L’homme est craint. « Je vous parlerais bien, mais mes avocats m’ont déconseillé de le faire », nous explique Alain de Pouzilhac, l’ancien patron de Havas, qui a la rancune tenace. « Le petit prince du cash-flow » des années 1980 est devenu quelques décennies plus tard « celui qui n’a pas de parole », dénonce un de ses anciens adversaires. « Ces promesses ne sont valables que dans la seconde où il les prononce », soutient un autre. Toujours sous couvert d’anonymat, ce grand banquier parisien nous raconte comment Vincent Bolloré l’a reçu dans son bureau, lui a affirmé qu’il était l’homme de la situation et qu’il soutiendrait sa nomination à la tête d’une de ses filiales, pour le laisser tomber quelques jours plus tard… « Quelles que soient ses décisions, elles sont toujours justes », défend Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi.
Mais c’est sans doute avec Martin Bouygues que les volte-face du milliardaire ont laissé le plus de traces. « Bonjour Martin, ici Vincent Bolloré. Comment allez-vous ? Il faudrait que l’on se voit rapidement. » Nous voici en décembre 1997. Dans la journée, le patron du groupe de BTP chamboule son agenda et reçoit « Bollo » à Challenger, le siège de Bouygues Construction à Guyancourt. Son visiteur lui apprend qu’il vient de dépasser le seuil des 9 % du capital de son groupe. En guise de bienvenue, un pacte d’actionnaires est signé, et Martin Bouygues offre trois postes d’administrateur au sein de son conseil, dont un à Vincent Bolloré. « Le début de l’enfer. Le Breton s’oppose à tout, veut imposer la vente de Bouygues Telecom et, en creux, rêve de mettre la main sur TF1 », raconte aujourd’hui un proche du dossier. A l’époque, Martin Bouygues n’est pas encore le patron incontesté qu’il est devenu. Il peine à convaincre les vieux barons. La bataille est terrible. Une sorte de cabinet de guerre est même monté pour contrer les assauts du nouvel actionnaire. On y retrouve Maurice Lévy, le président de Publicis, et un certain Nicolas Sarkozy. Le camp Bouygues résiste, et c’est le futur chef de l’Etat qui trouve à Bolloré une porte de sortie : ce dernier vend ses 12,6 % du capital à François Pinault pour 3,8 milliards d’euros…
Fin de l’histoire ? Pas tout à fait… En 2014, Bolloré croise une seconde fois le chemin de Bouygues lorsque Vivendi décide de vendre l’opérateur télécoms SFR. Encore et toujours, il se veut rassurant et promet à Martin Bouygues qu’il votera pour son projet de rachat et contre celui de Numericable. Mais, quelques jours plus tard, nouveau revirement : c’est bien le groupe dirigé par Patrick Drahi qui remporte la mise. Colère froide du géant du BTP. « Bolloré est devenu infréquentable
chez nous », assure une source proche du constructeur. Clin d’oeil du destin, le magnat du BTP refusera même d’assister au mariage de sa nièce Chloé lorsqu’elle épousera Yannick, un des trois fils de son rival. Chez les Bouygues, le pardon se distille au compte-gouttes.
Chapitre 3 : la rédemption
Le pardon, c’est aussi une notion floue pour Vincent Bolloré. S’il ne laisse rien passer à ses ennemis, lui rêve d’absolution. Pour comprendre ses ressorts, il faut se rendre dans le XVIe arrondissement de la capitale, rue de Varize, à quelques encablures du Parc des Princes. Là, derrière de hauts murs, on découvre un magnifique bâtiment en meulière de la fin du xixe siècle, planté au milieu d’un grand parc arboré. C’est le siège du foyer JeanBosco. L’ambiance est paisible, presque monastique. Pas étonnant pour cette immense propriété des petites soeurs des pauvres confiée à la Fondation de la deuxième chance, créée par l’industriel. Plusieurs dizaines de millions d’euros de travaux ont été engagées pour rénover le bâtiment et le transformer en foyer de jeunes étudiants, avec salle de travail, chapelle et petits oratoires… Vincent Bolloré en a confié la direction à un proche, le père
Gabriel Grimaud, aumônier de la maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis. Au Moyen Age, les seigneurs s’achetaient des indulgences… Vincent Bolloré, lui, rénove des églises. Sa foi est vibrante, son engagement discret, mais réel. « Une vraie foi de charbonnier », confirme un proche. En 2018, le groupe a, par le biais de sa filiale les éditions du Point du Jour, racheté France catholique, l’un des plus anciens titres de la presse catholique française, créé en 1924. Dans le parc de son manoir breton, il a fait rénover la petite chapelle familiale en granit. La Fondation de la deuxième chance, pilotée désormais par sa fille Marie et qui a longtemps été présidée par Michel Giraud, l’ancien ministre du Travail du gouvernement Balladur, accompagne chaque année près de 400 personnes en situation de grande précarité par de la formation, de l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise. « Avec l’âge, son côté catholique s’accentue », témoigne un de ses proches. Entre deux bilans financiers, il va à la messe au moins une ou deux fois par semaine, où il chante plus fort que tous les autres… Comme s’il voulait se mettre en règle avec Dieu. Comme il met en règle ses affaires familiales.
Depuis des années, il assure qu’il lâchera les rênes le 17 février 2022, jour anniversaire du bicentenaire de son groupe. Il a même téléchargé une application sur son smartphone qui égrène en temps réel les heures qu’il lui reste jusqu’à cette date. Derrière la conquête, il y a une obsession : léguer. « Sa vie est régie par la notion de préservation de la famille et du patrimoine », assure un proche collaborateur. L’écroulement de l’empire familial, le sentiment de déclassement l’ont marqué au fer rouge. Aucun de ses nombreux succès n’a réussi à cautériser la plaie. Il a depuis une obsession presque maladive de l’OPA. Voilà pourquoi il n’a quasiment jamais fait appel au marché et veille religieusement à détenir 70 % du capital de son entreprise. « Il est prêt à prendre des risques, mais le coût de ces risques ne doit jamais mettre en péril l’ensemble de l’édifice », souligne Arnaud de Puyfontaine. Car, après avoir redressé la trajectoire de la dynastie, il compte sur ses quatre enfants pour en écrire les prochaines et glorieuses pages. Si leur jeunesse a été dorée, comme il se doit, leur éducation a, elle, été des plus strictes, et la pression sur leurs épaules énorme. Une vie bien réglée, écrite à l’encre du pouvoir, qui a porté ses fruits. Yannick, 40 ans, est à la tête de l’agence Havas et préside le conseil de surveillance de Vivendi. Cyrille, 35 ans, rayonne quant à lui depuis plusieurs années sur l’empire africain du groupe et a été désigné en 2019 successeur du patriarche. « Au 17e étage de la tour Bolloré, il occupe désormais le bureau de Vincent, question de symbole », souffle un habitué des lieux. Marie (32 ans), dirige la partie mobilité, qui regroupe les batteries électriques, l’autopartage et la fabrication de bus électriques. La benjamine de la famille, « élevée pour qu’elle tienne dans cette famille d’hommes », confie un proche, est aussi la plus discrète. Enfin, il y a l’aîné, Sébastien, qui dirige un fonds d’innovation abondé par le groupe et a fait le choix de s’exiler en Australie, à l’autre bout du monde…
Quand sonnera la fin du compte à rebours, le Breton aura 70 ans. Ceux qui le connaissent l’imaginent mal se dédier entièrement à la pêche à la crevette en Bretagne – un de ses rares hobbys. « Soit il monte une société d’investissement comme François Pinault, soit il tourne la page et s’investit totalement dans son engagement caritatif et chrétien », imagine René Ricol. Comme toujours, les voies de Bolloré sont impénétrables.