Grande-Bretagne La diplomatie à l’anglaise, entre piraterie et pragmatisme
Fondation pour la social-démocratie. Nos données montrent que le gouvernement ne gagne en popularité qu’en favorisant des crispations, mais cela retombe tout de suite. Donc le pouvoir multiplie les crises pour regagner des voix. La Turquie souffre d’hypertension. »
Le prochain conflit semble déjà se profiler à Chypre, dont la Turquie occupe militairement le tiers nord depuis quarante-six ans. L’île est au coeur des enjeux énergétiques et des espaces maritimes disputés dans lesquels la Turquie tente de s’imposer. Une élection « présidentielle » à Chypre-Nord (les 11 et 18 octobre) oppose le dirigeant sortant Mustafa Akinci, proréunification, favorable au dialogue sous l’égide des Nations unies, et son Premier ministre, le nationaliste turc Ersin Tatar, qui a les faveurs d’Ankara, ce qui pourrait accélérer la séparation. Tatar, reçu par Erdogan le 6 octobre, a annoncé la réouverture de la station balnéaire fantôme de Varosha – le Saint-Tropez chypriote –, abandonnée par ses habitants grecs à l’arrivée de l’armée turque en 1974, puis clôturée et murée dans une zone militaire.
L’objectif est de peser sur le vote et de transférer la ville à l’entité chypriote turque. Or la rétrocession ou l’indemnisation des propriétaires spoliés est l’un des principaux points de négociation entre les deux parties de l’île. La présidence de Chypre a protesté contre cette « violation des résolutions de l’ONU » par les Turcs. Cette politique du fait accompli pourrait aller, craint le politogue Cengiz Aktar, « jusqu’à l’intégration forcée de la république turque de Chypre-Nord à la Turquie. »
W