Faut-il miser sur la location meublée touristique ?
La crise sanitaire a mis en lumière la fragilité de cette formule prisée des investisseurs. Elle conserve pourtant des avantages.
Depuis une dizaine d’années, la location meublée touristique a la cote chez les investisseurs. Fiscalement attrayante, réputée moins contraignante et plus rentable que la location ordinaire, elle s’est développée dans de nombreuses villes en France, Paris en tête. Mais la pandémie et le confinement ont rebattu les cartes. Beaucoup de bailleurs, qui proposaient un logement à la nuitée à des touristes ou à des hommes d’affaires de passage, ont vu fondre leurs revenus, faute de locataires.
Si vous souhaitez acheter un bien pour le louer en meublé touristique, interrogez-vous sur la pérennité de votre investissement et vérifiez trois points importants. D’abord, la localisation. L’avenir de la location meublée de courte durée s’assombrit dans les grandes métropoles, or ce sont elles qui offrent le maximum de rentabilité. La mairie de Paris, qui a renforcé sa législation (obligation de s’immatriculer, de ne pas dépasser trois mois de location dans l’année, etc.) pour limiter l’offre de logements saisonniers, a été imitée par d’autres municipalités, comme Bordeaux, Lyon ou Nice. Ces réglementations locales, contestées par certains propriétaires, ont été déclarées légales par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), le 22 septembre dernier. Les bailleurs, encore nombreux aujourd’hui, qui « s’exonéraient » des règles risquent donc de se retrouver devant les tribunaux et d’être condamnés.
Ensuite, ne vous arrêtez pas au rendement facial de votre investissement, tenez compte de sa rentabilité réelle, une fois les frais déduits. En meublé touristique, les locataires cherchent des logements en parfait état avec des meubles au goût du jour. Vous devrez, ponctuellement, remplacer le mobilier cassé et effectuer de petits travaux d’entretien, mais aussi assumer des frais de ménage entre chaque location, voire payer une entreprise de conciergerie pour réaliser l’état des lieux d’entrée et de sortie.
Enfin, la fiscalité attrayante du meublé pourrait être remise en cause à terme, les pouvoirs publics parlant d’aligner les régimes de location nue et meublée. Actuellement, à condition de ne pas encaisser plus de 70 000 euros par an sur les logements meublés que vous louez, le régime du micro-BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) permet de n’être imposé que sur 50 % des sommes encaissées (au lieu de 70 % pour une location non meublée), avec, en plus, le règlement des prélèvements sociaux de 17,2 %. Cette taxation s’applique à toutes les formes de meublé, y compris celui de longue durée. Une alternative, afin de profiter d’une rentabilité intéressante, consiste à louer pendant neuf mois à un étudiant et trois mois en meublé touristique. Cette pratique, parfaitement légale, est bien plus avantageuse que la location touristique dans beaucoup de villes.
WPrévue dans la loi du 24 décembre 2019 de financement de la Sécurité sociale, la rémunération du congé de proche aidant a vu le jour. Un décret paru le 2 octobre officialise le dispositif. Il était temps : en France, sur les 8 à 11 millions d’individus qui prennent soin de personnes fragiles (en situation de handicap ou en perte d’autonomie), plus de 1 sur 2 a encore une activité professionnelle.
Ce congé existait en fait depuis 2017 (en remplacement du congé de soutien familial), mais jusqu’à présent il n’était pas indemnisé. Désormais, qu’il soit salarié, fonctionnaire, indépendant ou demandeur d’emploi, l’aidant pourra toucher une allocation forfaitaire de 43,83 euros par jour s’il est en couple, ou de 52,08 euros s’il vit seul. La personne qu’il assiste peut être son conjoint, pacsé ou concubin, son enfant, un parent, un membre de sa famille (frère, tante, cousin, nièce…) ou de celle de la personne avec qui il vit, voire un voisin sans lien familial s’il s’agit d’une personne âgée. Ce proche doit souffrir d’un handicap avec un taux d’incapacité supérieur à 80 % ou subir une très forte perte d’autonomie, et être éligible à l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa). La demande d’allocation journalière du proche aidant (Ajpa) s’effectue auprès de la Caisse d’allocations familiales ou de la Mutualité sociale agricole (MSA).
La rémunération de ce congé est limitée à vingt-deux jours par mois et à soixante-six jours sur l’ensemble de la carrière de l’aidant. Si elles le souhaitent, les entreprises pourront prendre le relais des pouvoirs publics pour augmenter cette durée, ou abonder le montant de l’allocation.
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