Sport en ligne : on reste motivé
Boostée par le confinement, la tendance aux cours virtuels s’enracine. De nombreuses salles se sont équipées pour assurer un entraînement encadré, animé et régulier.
Quelque 29 % de Français (et 50 % de 25-35 ans) prévoient de suivre des cours de sport en ligne, selon un récent sondage Ifop pour Urban Sports Club. Plusieurs possibilités s’offrent à eux : des sessions diffusées en direct accessibles via un lien après inscription, ou des cours en vidéo à la demande sur des plateformes créées par les salles de sport. Les initiatives ne manquent pas ! A l’image de Dancefloor Paris, né de la crise sanitaire : « Nous allions ouvrir notre premier studio lorsque le confinement est arrivé. Les cours de danse en ligne sont apparus comme une évidence », expliquent ses fondatrices, Rachel Vanier et Fanny Seroka, qui proposent une trentaine de cours dispensés par des danseurs professionnels. Après une baisse de fréquentation cet été, « l’usage du cours en ligne se démocratise nettement depuis la rentrée. Une nouvelle habitude sportive s’est installée », notent-elles. Alice, jeune maman de 35 ans, confirme : « J’ai pris l’habitude de suivre des cours sur Instagram, et j’en suis fan : je peux me connecter quand je veux. » D’autres, comme Dimitri, 48 ans, n’ont pas trouvé le rythme. « Enfiler ma tenue, me connecter et transpirer seul dans mon salon, très peu pour moi : j’ai besoin de l’effet de groupe ! »
« En salle, une énergie se dégage de tous les participants, et les coachs poussent au dépassement. Devant un écran, difficile de répliquer tous ces éléments, même si l’on gagne en flexibilité horaire », concède Ariela Picciotto, manager chez ClassPass, une appli qui permet de réserver des séances, réelles et virtuelles, dans différents clubs. Le bon réflexe, selon elle ? « Bloquez des créneaux pour le sport dans votre agenda en réservant vos cours, et essayez de vous y tenir pour créer des habitudes. Et pourquoi ne pas proposer à vos collègues ou à vos amis de se connecter en même temps que vous pour un défi collectif ? »
Les vidéos à la demande exigeant plus d’autodiscipline, mieux vaut privilégier les cours en direct. A condition de se tourner vers des offres de qualité, loin des stories Instagram sans interaction et avec, parfois, des coupures de son. De nombreuses salles se sont équipées
Mastercard ou American Express Platinium… toutes incluent cette prestation dans leur prix et sont réservées à des CSP+, voire CSP++, de plus en plus jeunes et citadins. « C’est cousu main », assure Bertrand Corbeau, directeur général adjoint de Crédit agricole SA. « 20 % des personnes qui ont accès au service l’utilisent, avec un taux de satisfaction de 90 %, annonce-t-il. Les sollicitations ont progressé de 50 % entre janvier et décembre 2019. » Même constat chez American Express : « Entre 2018 et 2019, nous avons enregistré des croissances à deux chiffres », témoigne Nadera Malki, directrice du pôle Travel and Lifestyle.
« Nous voulons faire vivre des émotions inédites à des individus particulièrement exigeants, qu’il faut continuer de satisfaire et de surprendre », poursuit-elle. La clef du succès ? La relation humaine et la connaissance parfaite des membres afin d’anticiper les demandes. Pour cette raison, American Express a choisi d’internaliser son service – 100 concierges dans l’Hexagone et un réseau très étendu dans le reste du monde. « Je rencontre personnellement chacun de mes clients », renchérit Jérémy Vosse.
De nombreuses marques du luxe proposent aussi ce service. « C’est un trait d’union avec nos acheteurs », justifie Serge Muller, fondateur de la boutique de bijoux Mad Lords dans la capitale, qui a ouvert sa conciergerie le 1er octobre. C’est également un vrai business, chiffré à plus de 1 milliard d’euros au niveau mondial. « Les gens ont de plus en plus besoin d’être assistés et de se sentir privilégiés », fait remarquer Asmaa Berkaoui, cofondatrice de Cercle Prestige. Un constat partagé par Olivier Larigaldie : « Dans le contexte sanitaire du Covid-19, tous les services du quotidien sont extrêmement valorisés ». Rapatriement des enfants à l’étranger, livraison de repas étoilés, remboursement de billets, recommandations de livres ou de séries… Une manière, aussi, de rassurer dans ce contexte compliqué. Le PDG de John Paul l’assure : « Nos membres ont soif de vivre. Alors si on peut leur apporter des petits moments de magie… »