TRUMP, TYRAN DOMESTIQUE
La maltraitance subie quand il était enfant explique en grande partie la personnalité de Donald.
Au fond, ce n’était pas la peine de tout lire sur Donald Trump. Pour comprendre sa présidence, et la névrose qui va avec, le témoignage de sa nièce, Mary L. Trump, la fille de son frère aîné, Freddy, décédé en 1981, à 42 ans, est plus éclairant que bien des traités de sciences politiques. Livre phénomène vendu à 1 million d’exemplaires aux Etats-Unis, Trop et jamais assez. Comment ma famille a fabriqué l’homme le plus dangereux du monde (Albin Michel) raconte, de l’intérieur, les dysfonctionnements du clan Trump.
Dans cette famille new-yorkaise du Queens, le véritable sociopathe n’est pas le futur président, mais son père, Frederick Christ Trump, dit « Fred ». Tyran domestique, ce promoteur immobilier est un adepte du darwinisme, qu’il applique à ses cinq enfants : Maryanne, Freddy, Elizabeth, Donald et Robert. Dès leur plus jeune âge, tous deviennent rivaux afin de s’attirer les faveurs paternelles. « Pour s’en sortir, Donald se forgea des défenses puissantes mais primitives, marquées par une hostilité croissante envers les autres », écrit Mary Trump, psychologue de métier. Donald finit par être aussi agressif que son père, qui commence alors à s’intéresser à lui. Appréciant ses qualités de « killer », Fred s’associe à son fils au sein de la Trump Organization et finance à fonds perdu ses nombreuses erreurs de gestion. Dès 1980, Donald prend donc ses échecs pour d’incroyables réussites. « Plus mon grand-père le couvrait d’or, plus Donald prenait confiance en lui, ce qui l’incitait à se lancer dans des entreprises encore plus vastes. » La suite est connue.
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