Des épinards dans le moteur
Intégrés dans les batteries ou utilisés pour les réactions chimiques qu’ils produisent, les végétaux deviennent peu à peu des sources d’énergie.
Popeye en faisait la promotion dans les années 1930. Près d’un siècle plus tard, les épinards connaissent un regain d’intérêt grâce à des études scientifiques. A l’université de Washington, deux chercheurs sont en effet parvenus à fabriquer un catalyseur – un élément permettant d’accélérer le rendement des batteries ou des piles à combustible – à l’aide du célèbre légume-feuille. Le duo lui a fait subir les pires épreuves : lavage, extraction du jus, séchage, broyage en poudre fine, pyrolyse à 500 °C, refroidissement, filtration à l’eau et, enfin, calcination longue à 900 °C.
Au terme de ce processus complexe, ils ont obtenu des nanofeuilles de carbone 1 000 fois plus fines qu’un cheveu humain. Celles-ci possèdent des propriétés facilitant la réduction de l’oxygène, une réaction chimique encore mal maîtrisée dans les piles à combustible ou les batteries métalair. En effet, « les catalyseurs existants les plus efficaces intègrent du platine », déplorent les auteurs de l’étude. Mais ce métal rare augmente le prix du composant et complique l’approvisionnement. Avec les feuilles nanométriques à base d’épinards, les réactions chimiques se révèlent plus rapides et plus stables. Mieux, cette solution peu coûteuse repose sur un produit naturel, facile à cultiver et non toxique. En premier lieu, les chercheurs ont mesuré les performances de leurs nanofeuilles en laboratoire. Ils espèrent désormais trouver un procédé de fabrication moins