David Hockney T: i«trMe sur deux lignes
Au printemps 2019, le peintre britannique a quitté sa terre d’élection californienne pour s’installer en France, dans le Calvados. Ses oeuvres réalisées in situ sont exposées Xxxxxxx sur les cimaises de la galerie Lelong & Co à Paris. xxxxxxxxxxxxxxxxx.
contrairement à Rembrandt ou à Van Gogh qui ont maintes fois représenté l’habitat traditionnel des Pays-Bas. Mais, devant les oeuvres récentes de Hockney, c’est encore une fois, et surtout, à Matisse que l’on pense, par l’intelligence des couleurs et la fausse naïveté des compositions.
L’artiste passe un temps infini à observer. La peinture, « c’est d’abord apprendre à regarder », alors, « évidemment, si le monde ne vous intéresse pas, c’est sans espoir… » Coiffé de son immuable casquette, David Hockney peint son logis, l’atelier, le village et ses résidents attablés sur une terrasse de restaurant ou alanguis sur un banc public, la nature environnante sur des frises hivernales et estivales ; entre les deux, le printemps, objet de sa quête initiale. Il voit la campagne changer au fil des jours, ajoute des aubépines qui n’avaient pas encore fleuri aux premiers coups de pinceau. Son dernier tableau à rejoindre la galerie parisienne figure la pluie tombant sur une mare devant la maison. Une oeuvre qu’après moult tergiversations Hockney baptise, à la dernière minute, Some Smaller Splashes, en référence à son emblématique A Bigger Splash.
Dans le catalogue de l’exposition, l’écrivain et marchand d’art Jean Frémon, qui range son ami David parmi les « grands architectes de l’image », raconte la genèse de cette installation en Normandie, survenue au terme d’un improbable concours de circonstances. Hockney vient alors d’inaugurer son vitrail à l’abbaye de Westminster, et, pour fuir les visiteurs qui l’assaillent dès qu’il fait halte à Londres, il rejoint, accompagné d’un fidèle collaborateur, le tunnel sous la Manche d’un coup de tête et de voiture. Un somptueux coucher de soleil depuis Honfleur, une redécouverte de la tapisserie de Bayeux et un déjeuner en pays d’Auge plus tard, l’idée de s’établir dans le coin a germé.
Quelques pages plus loin, le jeune philosophe Donatien Grau confronte David Hockney à Jacques Derrida. Le peintre a toujours été fasciné par le théoricien de la déconstruction, même si ce dernier a participé, dans les années 1970, au fameux débat « Painting is dead » – concept que n’a jamais digéré Hockney. Quarante ans après, face à la nouvelle donne du Covid-19, l’octogénaire reste droit dans ses baskets sans lacets : « On prétend que la peinture est morte, mais peindre et dessiner est aussi éternel que chanter et danser. Les gens chanteront et danseront toujours, même en temps de guerre ou dans les pires périodes. »
W