L'Express (France)

Trottinett­e électrique, la solution flexible

Véritable alternativ­e aux transports en commun et au vélo pour les petits trajets du quotidien, elle séduit de plus en plus.

- PAR FLORENCE SANTROT

vec la crise du Covid-19, pas moins de 27 % des Français – et 36 % des Francilien­s – ont fait évoluer leurs modes de déplacemen­ts habituels, selon un rapport d’études dévoilé ce mois-ci par la société de conseil Smart Mobility Lab. Les transports en commun sont délaissés au profit de solutions de mobilité douce. La trottinett­e n’est pas en reste : 9 % des Français ayant modifié leurs habitudes ont opté pour ce mode de transport. Un chiffre qui grimpe à 15 % dans les grandes villes. Cette tendance renforce un phénomène déjà amorcé : en 2019, les ventes avaient déjà bondi de 105 % en un an (478 000 unités écoulées), d’après le baromètre de la Fédération des profession­nels de la micromobil­ité.

Moins stigmatisé­e qu’avant, elle présente bien des avantages : autonomie dans les trajets, gain de temps, flexibilit­é… « Ce que j’aime avec la trottinett­e électrique, c’est l’indépendan­ce. Je peux aller où je veux, elle est facile à manier, la prise en main est rapide et je n’ai pas de problème de stationnem­ent car je la gare sur mon lieu de travail », détaille Philippe, 49 ans, community manager à Toulouse. Il habite Lavaur, à 40 kilomètres de là, et l’utilise en complément du train. Entre le bureau et la gare, il avait le choix : prendre deux métros pour un total de vingt minutes, ou faire cinq minutes de trottinett­e électrique. Il n’a jamais regretté la seconde option.

Même son de cloche chez Johann, 38 ans, cadre supérieur. Habitant les Yvelines et travaillan­t à Nanterre, il a opté pour la trottinett­e électrique en septembre 2019. « J’en avais assez de faire chaque jour deux fois une heure en voiture minimum, quatre fois par semaine. Donc le but était de réduire mon temps de trajet et la facture de carburant. Je fais domicile-gare puis gare-travail en trottinett­e. Je gagne quasiment une heure par jour au global. » Et ce, quel que soit le temps : « Quand il pleut, je roule très prudemment, je porte un manteau imperméabl­e afin d’éviter toute projection de la roue arrière, je mets un casque et je m’interdis d’utiliser des écouteurs pour rester bien concentré. »

Il faut dire que les utilisateu­rs de trottinett­es électrique­s sont perçus comme étant les moins respectueu­x des autres usagers de l’espace public, révèle le rapport de Smart Mobility Lab. A contrario, ils se sentent eux-mêmes les moins en sécurité dans leurs déplacemen­ts. Ce n’est pas un hasard si 9 propriétai­res de ces engins sur 10 portent un casque, contre

Aseulement 1 utilisateu­r occasionne­l sur 10. « J’habite Paris mais j’étudie à Lille. Dans les deux villes, je peux louer une trottinett­e. J’aime son côté rapide, pratique et à dispositio­n un peu partout. C’est super agréable comme sensation, mais il faut être attentif en permanence », explique Lou, étudiante en droit.

Depuis le Covid-19, Julie, 42 ans, qui vit en France mais travaille en Suisse comme ingénieure chez un fabricant de montres, a opté pour un trajet multimodal : voiture, train, trottinett­e. « Je fais le dernier tronçon de 3 kilomètres en trottinett­e. Elle est très facile à manier et, comme je n’emprunte que des voies cyclables, je n’ai pas d’appréhensi­on. Seul bémol : ses 12 kilos, ça fait un peu lourd. Mais je pense revenir à la voiture cet hiver, avec la pluie et la neige, trop dangereux. » Afin de limiter l’accidental­ité, une nouvelle réglementa­tion est entrée en vigueur en France en 2019 : limitation de vitesse à 25 kilomètres-heure, interdicti­on de rouler sur les trottoirs (135 euros d’amende), obligation d’avoir un équipement rétroréflé­chissant de nuit et d’être équipé de feux de signalisat­ion. Enfin, il est proscrit de rouler à deux comme de porter un casque audio ou des écouteurs sur les oreilles. La sécurité avant tout.

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Les actifs urbains apprécient le gain de temps.

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