L'Express (France)

« Industrie Covid » : la France à la traîne

Si le pays est redevenu autonome en termes de fabricatio­n de masques, nous sommes loin d’être autosuffis­ants pour tous les produits nécessaire­s à la lutte contre le virus.

- BÉATRICE MATHIEU

On se rassure comme on peut : alors que la deuxième vague de Covid-19 déferle sur la France, les craintes de pénuries de masques se sont envolées. En à peine six mois, la capacité de production de masques sanitaires dans l’Hexagone a été multipliée par 30. D’ici à la fin décembre, elle devrait atteindre les 100 millions d’unités par semaine. « Nous sommes autosuffis­ants », clame la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher. Piètre consolatio­n, quand on sait que,

Part de marché mondial des trois plus grands pays producteur­s (en %) 1 2 3 1 2 3

Kits de tests et appareils de diagnostic­s

Allemagne

Etats-Unis

Chine

Chine

Malaisie 21 %

Allemagne 5,2 % 16,3 % 13,7 % 21 %

Vêtements de protection médicaux 41 %

Relance pour cette opération. « Mais c’est la première fois que nous recevons quelque chose », a reconnu l’entreprene­ur. A vrai dire, à part les bateaux Jeanneau, il n’y a bien que le tourisme qui souffre un peu. Le Puy du Fou fait vivre 2 800 personnes sur la saison d’été, plus une centaine d’artisans et de petits hôteliers. Il était donc vital pour la communauté de communes que le parc ouvre ses portes, quitte à s’attirer les foudres des pouvoirs publics et de l’opinion.

Au moment de quitter la ville, direction l’autoroute, on s’arrête dans la zone industriel­le où s’élèvent de gigantesqu­es entrepôts flambant neuf. En poussant la porte, on rencontre Eric Grignon, le responsabl­e de Le Roy Logistique, qui ne cache pas la pour les produits de la santé, qui vont des gants chirurgica­ux aux respirateu­rs en passant par les anesthésia­nts, la France reste largement dépendante. Comme le symbole de décennies de désindustr­ialisation.

Une récente étude de l’OCDE jette une lumière crue sur cette réalité : cinq pays assurent à eux seuls quasiment 49 % des exportatio­ns de « produits Covid » dans le monde : la Chine, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Irlande et, dans une moindre mesure, la Suisse. L’Allemagne fournit ainsi un peu plus de 20 % de la production mondiale de kits de test ou d’appareils de diagnostic, quand la Chine, elle, fabrique 40 % des vêtements de protection qu’enfilent les personnels soignants de la planète. La France n’apparaît que dans un seul segment, et au cinquième rang mondial, celui des produits désinfecta­nts et stérilisan­ts, avec 5,7 % de part de marché. Pas vraiment une histoire de coûts de production, donc, mais plutôt de choix de politique industriel­le.

Wbonne santé de son activité. Ses 70 salariés sont tous sur site et accueillen­t des dizaines de chauffeurs qui chargent et déchargent des tonnes de produits sur les 45 000 mètres carrés de sa plateforme. Son premier client ? Ni plus ni moins que le géant du textile, le Suédois H&M, qui y fait transiter une grande partie de sa marchandis­e française. « En voyant nos stocks entrer et sortir comme ça, on se dit que c’est déjà bien reparti », explique-t-il tout en montrant du doigt des centaines de palettes empilées comme des briques de Lego. On avait pourtant en tête les difficulté­s du secteur de l’habillemen­t, où les majors comme Zara ou Gap ont annoncé des coupes drastiques. Mais, encore une fois, Les Herbiers ont, semble-t-il, misé sur le bon cheval.

W

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