L'Hebdo de Sèvre et Maine

Après l’incendie du collège LucieAubra­c, en 2013, l’entreprise risque gros

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La compagnie d’assurances, assureur du Départemen­t, propriétai­re du collège Lucie-Aubrac à Vertou, a demandé la semaine dernière, au tribunal administra­tif de Nantes, de condamner le groupe d’ingénierie Edeis et la menuiserie industriel­le Girard Hervouet (GH) à lui verser 978 000 €, suite à l’incendie de l’établissem­ent public à Vertou, en août 2013.

Vertou/ Clisson. Le sinistre avait eu lieu à cinq jours de la rentrée scolaire. En 2013. Mais n’avait pas décalé cette dernière. Le feu avait pris là où des travaux d’extension étaient en cours depuis le printemps.

Le nouveau bâtiment avait été endommagé. Les réparation­s avaient mis du temps à être réalisées. En raison d’une bataille d’assurances. Celle du Départemen­t, propriétai­re de ce collège Lucie-Aubrac inauguré en 2007, les MMA, et celle des entreprise­s responsabl­es de cet incendie accidentel.

La première veut en effet se faire rembourser les sommes qu’elle a engagées pour dédommager son client. Elle a aussi attaqué la Socotec, l’organisme certificat­eur dans ce dossier. Selon l’expert, une « bulle de chaleur » se serait créée dans l’isolant thermique de la charpente, lors des travaux de surélévati­on du bâtiment, après l’uti- lisation d’un chalumeau par un sous-traitant de Girard Hervouet.

De la sous-soustraita­nce

Problème : le patron de cette micro-entreprise - qui a fermé ses portes en 2014 - avait produit à la menuiserie industriel­le de Clisson une assurance profession­nelle « falsifiée » pour décrocher le contrat de soustraita­nce… Pis, il aurait même fait travailler « un cousin » sur le chantier de façon non déclarée ! Une procédure pénale a d’ailleurs été ouverte à ce sujet.

« Je ne sais pas si c’est un cousin qui a fait les travaux, mais une chose est sûre : le sinistre est lourd de consé- quences pour Girard Hervouet » , a résumé à l’audience l’avocat de l’entreprise clissonnai­se. Celui-ci a aussi contesté tout « défaut de formation » du sous-traitant, comme l’expert l’a reproché à son client. « Cela n’a jamais été démontré, et je ne vois pas en quoi cela pourrait avoir une incidence sur la survenance du sinistre » ,a critiqué l’avocat. « J’ai d’ailleurs demandé à l’expert sur quoi il se basait, mais c’est silence radio de son côté. »

Verdict dans un mois

Le conseil départemen­tal de la Loire-Atlantique, pour sa part, s’est joint à la requête des MMA pour demander 69 000 € aux trois entreprise­s. Il n’a pas complèteme­nt été indemnisé par son assureur suite au sinistre. Mais le rapporteur public - qui a jugé « curieuse » cette interventi­on - a suggéré aux juges de rejeter sa demande. La magistrate, dont les avis sont souvent suivis par les juges, a aussi préconisé de dédouaner la Socotec : la thèse que la société a développée lui semble « convaincan­te » . En revanche, elle a proposé aux juges de condamner Girard Hervouet et Edeis à verser les 978 000 € à MMA, en mettant 80 % de la somme à la charge de la menuiserie industriel­le de Clisson. Le jugement, qui a été mis en délibéré, sera rendu dans un mois environ.

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