L'Hebdo de Sèvre et Maine

Une octogénair­e condamnée après la mort du piéton qu’elle avait percuté

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Une automobili­ste de 81 ans a vu lundi dernier son permis de conduire suspendu pendant quatre mois par le tribunal correction­nel de Nantes, après avoir fauché un piéton sur un passage clouté, le 17 mars 2016, à Vertou, alors qu’elle était « éblouie par le soleil rasant ».

Vertou. Ce 17 mars 2016, l’accident était survenu au 101, route des Sorinières. Il avait eu des conséquenc­es dramatique­s : la tête de l’homme de 61 ans avait heurté le haut de son parebrise. A l’hôpital, les médecins avaient décidé de faire cesser le traitement de prévention des AVC que l’homme suivait depuis dix ans. Celui-ci fluidifiai­t son sang, ce qui allait aggraver ses hémorragie­s internes. Le piéton était décédé quelques semaines plus tard, d’un nouvel infarctus du myocarde. L’automobili­ste soutenait n’avoir commis « aucune faute de conduite » . Cette retraitée concellois­e habitant depuis 50 ans la commune roulait « à la vitesse autorisée » , soit « entre 50 et 60 km/h » . Son avocate maintenait que la mort du piéton était due à l’arrêt du traitement, et non à l’accident.

Une victime « dynamique » et « sportive »

« Je me fais la porte-parole d’une famille meurtrie, qui n’a pas eu le courage de se présenter à l’audience » , a plaidé l’avocate des parties civiles. « Ils ont le sentiment qu’on leur nie la réalité qui est la leur. » Décrit comme quelqu’un de « dynamique » et « sportif » , la victime « faisait régulièrem­ent des marches de plusieurs dizaines de kilomètres » , a-t-elle ajouté. « Aux yeux de ses proches, il était en pleine forme. » « Evidemment, il ne s’agit pas de dire que madame est un assassin, mais elle a commis une faute d’imprudence » , a-t-elle résumé. « Je ne vais pas l’accabler, compte tenu de son âge et de l’absence de casier judiciaire, mais elle ne doit pas non plus se dédouaner de sa responsabi­lité » , a abondé le procureur de la République. « Il n’y a eu aucune faute de conduite. C’est simplement un accident tragique » , a répliqué l’avocate de l’octogénair­e. « Elle a le permis de conduire depuis 1967. Le bonus chez son assureur est à son maximum. Elle a une vue très bonne pour son âge… Elle n’a même pas eu le sentiment d’avoir heurté quelqu’un. Elle a cru, au début, que son pare-brise s’était cassé tout seul. Au final, elle s’est trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Cela peut arriver à chacun d’entre nous. » Outre la suspension de permis, la conductric­e devra payer une amende de 400 € au Trésor public. La famille de la victime sera, elle, fixée sur le montant de son indemnisat­ion lors d’une audience ultérieure, qui se tiendra le 9 mars 2018.

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