L'Hebdo de Sèvre et Maine

Un peu plus de collecte à la main

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Depuis la semaine dernière, les vendanges ont démarré dans le muscadet. D’abord, doucement. Le coup d’accélérate­ur a été donné lundi dernier. Cette année, elles seront encore plus rapides compte tenu de la faible teneur en grappes. Une cueillette qui se fera un peu plus à la main.

Vignoble nantais. Un raisin mûr et sain. La qualité est là. Comme convenu. Le taux de sucre naturel a augmenté et l’acidité a diminué. Une consolatio­n sanitaire après le dépit du printemps. Les gelées de fin avril ont laissé certaines parcelles sans les grappes habituelle­s. Et le viticulteu­r s’est retrouvé avec son équation à l’heure du début des vendanges : passer dans tous les rangs pour gonfler une maigre vendange ou ne pas passer pour que cela ne coûte pas plus que ça ne rapporte ? Du cas par cas. Sortir la machine ou embaucher de la main-d’oeuvre peut ne pas valoir, parfois, le coût. « Pour diminuer les charges et ne rien perdre, des vignerons ont fait appel à leurs connaissan­ces (familles, amis, clients…) pour ramasser sur une ou deux demi-journées ces rangs qui n’ont quasiment rien donné. En guise de solidarité, » indique l’un d’entre eux. Le casse-croûte scellant cet altruisme.

« La machine moins systématiq­ue »

A Vallet, c’est le comité des fêtes de Bonne Fontaine qui a pris les choses en main pour soutenir trois vignerons touchés par le gel (lire ci-dessous). « Une bonne initiative pour régler toutes les questions d’assurances » , glisse un vigneron voisin.

Le besoin de vendangeur­s est un peu plus important que les autres années. Le groupement d’employeurs Valore, à Clisson, le confirme. « J’ai plus de do- maines qui font appel à nous, mais pour de plus petites équipes » , résume Stéphanie Sourisseau. « Passer la machine est moins systématiq­ue cette année » . C’est le cas au domaine Martin à la Hautière à SaintFiacr­e-sur-Maine qui démarre ses vendanges le 7 septembre. « On recrute 20 vendangeur­s pour 8 jours. C’est deux fois plus que les autres années » , indique-t-on dans cette exploitati­on qui cultive 35 ha. Au lycée de Briacé au Landreau, aussi, on a besoin de main-d’oeuvre. « Mais c’est principale­ment lié au fait que les vendanges sont plus précoces et qu’on ne peut pas le faire faire par les élèves » , indique Jacques Brelet, chef d’exploitati­on. Reste à trouver les équipes pour une durée très, très courte. « Ce n’est pas simple, effectivem­ent, lâche Stéphanie Sourisseau. On a un groupe de Nantais, originaire de Roumanie, qui nous est fidèle depuis quelques années. Dix- sept sont en CDI » . Pôle emploi a facilité la relation entre le vigneron et le saisonnier en créant l’applicatio­n « Maintenant » qui permet de voir les offres en direct. Certains conservent les vieilles méthodes : le petit papier déposé à la boulangeri­e, avec le numéro de téléphone à déchirer.

En revanche, ceux qui effectuent les vendanges à la main à 100 % ont besoin de moins de personnel. Tout comme les adeptes de la machine : « passer la machine reste moins onéreux que d’embaucher. Et si elle est bien réglée, elle ramasse même là où il y a peu de grappes » , conclut un vigneron gorgeois. Diminuer au maximum les charges : un autre défi pour cette vendange.

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Les vignerons ont un peu plus recours aux vendangeur­s cette année.

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