L'Hebdo de Sèvre et Maine

Les jobs d’été en intérim, une opportunit­é pour les étudiants

Une trentaine d’étudiants étaient présents à l’agence intérim Proman de Vallet la semaine dernière. Ils étaient là notamment pour partager leurs expérience­s estivales. Quel bilan pour ces jeunes ? Eléments de réponse.

- Guillaume Griffon

Vignoble nantais. Ils s’appellent Violette, Marine, Julie ou Dimitri… Le point commun de ces jeunes adultes ? Ils sont tous étudiants et se sont pris en main pour trouver un job cet été. Ils étaient reçus à l’agence intérim Proman de Vallet, mercredi 29 août, pour une petite réception organisée par la responsabl­e de ladite agence, Sandy Jurion. « Nous voulons les remercier car nous avons eu d’excellents retours de la part des entreprise­s qui les ont accueillis cet été. On a réussi à en placer 150 entre avril et septembre dernier sur des missions d’une durée aléatoire. Mais on a eu plus du double de candidatur­es. »

Un phénomène qui a pris de l’ampleur cette année, selon la spécialist­e en ressources humaines : « Pour la même période, en 2016, on n’en avait eu qu’une centaine. Ça prouve, d’une part, que les jeunes sont de plus en plus motivés pour travailler pendant leurs vacances, mais aussi, d’autre part, qu’ils n’hésitent pas à pousser la porte de l’agence pour travailler dans des domaines qui n’ont rien à voir avec les études qu’ils suivent : du maraîchage, chez des vignerons, dans la grande distributi­on… »

L’argent, principale motivation

Mais alors, qu’est-ce qui attire ces jeunes ? « L’argent » , répondent la plupart d’entre eux, dès qu’on leur pose la question. Violette, par exemple, a travaillé sous les serres, entre mai et août, à Haute-Goulaine. Pour cette étudiante en gestion à la fac de Nantes, il s’agit « de faire de l’argent de poche pour les loisirs. J’habite encore chez mon père, donc j’ai des besoins limités. J’avais déjà fait des jobs d’été. Ça permet aussi de s’occuper. » Une façon de joindre l’utile à l’agréable car « les missions intérim permettent plus de flexibilit­é. Et je voulais travailler dans le maraîchage : même si c’est dur, on est entre jeunes, il y a une bonne ambiance » , soulève cette Rezéenne de 21 ans.

Marine, quant à elle, a bossé tout l’été dans un entrepôt de stockage d’une grosse entreprise de transport, aux Dorices, à Vallet. La Mouzillonn­aise de 19 ans suit des études de gestion, également, dans un IUT d’Angers. Depuis mi-juillet, et jusqu’à la rentrée, elle s’est essayée à la préparatio­n de commandes, entre autres. « C’est une très bonne expérience pour un premier job d’été, estime la jeune fille, c’est bien payé, notamment avec les primes. Ça va me permettre de mettre de côté car j’ai envie de partir à l’étranger à la fin de mes études. » Elle soulève également un autre point : « C’est une expérience sur mon CV. Ça permet de connaître le marché du travail. Il faut être assidu, productif… Quand on a cette mentalité, je pense que ça aide à trouver un boulot. »

« Ça m’apprend des choses »

L’argent ne serait donc pas le seul attrait. Un sentiment que semble confirmer Julie. « J’ai travaillé pour mettre de côté afin de me payer mes études, mon logement » , rappelle tout de même cette étudiante en journalism­e à Angers. « Mais ça permet également de se rendre compte de la valeur de l’argent » , assure celle qui est originaire du Puiset-Doré et qui a bossé durant trois mois dans une entreprise d’électroniq­ue à Vallet. « Tu comprends que 1 100 €, c’est un Smic pour un mois. Quand tu demandes à tes parents le dernier téléphone qui vient de sortir, tu comprends mieux le sacrifice qu’ils font pour toi. »

De son côté, Dimitri vient d’achever sa troisième saison en intérim. Venant de La Remaudière, il étudie dans une école d’ergothérap­ie située à Alençon (Orne). Là encore, l’argent est une motivation pour ce jeune homme de 21 ans : « Il faut que je rembourse ma voiture » , souligne celui qui a oeuvré tout l’été au gré de différente­s missions intérim. Mais, il en profite également pour prendre la me- sure des maux qu’il sera amené à soigner à l’issue de ses études : « Personnell­ement, ça m’apprend beaucoup de choses. En effectuant des travaux durs, pénibles d’un point de vue physique, je comprends mieux ce pourquoi les gens sont amenés à aller voir un ergothérap­eute. Je pense que ces multiples expérience­s me serviront dans mon métier plus tard. Je saurai de quoi parlent mes patients… »

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