Un maxi jardin pour fournir en local
Cet été, Thierry Priou, Eric Desfossé et Quentin Noire se sont associés pour gérer une exploitation en maraîchage bio à deux pas de la Blandinairie. Trois hommes à l’abord d’un virage professionnel. Leur objectif : produire des légumes toute l’année et les fournir en local.
Entre l’entraîneur de tennis de table d’équipe de France jeunes, reconverti en adepte d’ultra-trail, et le salarié viticole, la création d’une structure professionnelle semblait à première vue pas si évidente. Mais finalement pas tant que ça quand on sait que le Clissonnais Thierry Priou et le Mouzillonnais Eric Desfossé partagent la passion du jardinage et possèdent quelques bovins. D’ailleurs, c’est ce second point qui va les rapprocher.
« On avait chacun des vaches nantaises et des pies noires, deux races qui font partie d’un plan de sauvegarde. Quand on avait besoin, on s’entraidait ( pour de la paille, du matériel…) » , indique Thierry Priou. Un rapprochement qui va être favorisé par leur côtoiement au racing club nantais où il pratique la course de fond. « On s’était toujours dit qu’on ferait quelque chose ensemble si l’occasion se présentait » , confie Eric Défossé qui avait déjà anticipé sa reconversion en acquérant des bouts de parcelles pour constituer un espace d’1,5 hectare au final.
Licencié lors d’une cessation d’activité en raison d’un départ en retraite pour Eric Défossé, poussé vers la sortie du ping hexagonal pour Thierry Priou, les deux jeunes quinquagénaires se sont donc naturellement retrouvés autour du projet. L’exploitation sera baptisée les Jardins de la Sanguèze. Objectif : produire des légumes de saison à chacune d’entre elles. Ces premiers mois d’activité ont servi à observer la qualité de la terre. « C’est plutôt pas mal. Les anciens m’avaient dit qu’il y avait déjà eu du maraîchage avant que la vigne ne soit plantée. Elle a été arrachée il y a une dizaine d’années, » indique Eric Défossé. Une situation qui leur vaut d’être directement labellisés en bio.
En assidu du jardinage, le duo n’a pu s’empêcher de faire pousser ses premiers brocolis, premières salades, premiers choux-pommes, premiers épi- nards et premiers radis. Des légumes qu’ils ont déjà proposés à la vente via leur réseau. Restent quand même aux Jardins de la Sanguèze quelques aménagements, notamment pour l’irrigation et la couverture de la serre.
Respecter l’environnement
Militant du développement durable, les deux maraîchers ont défini leur philosophie : produire en respectant l’environnement et pour une population locale. La vente s’effectuera en direct lors de deux permanences par semaine (une à Clisson et une à Mouzillon). Si l’essentiel des récoltes devrait s’écouler lors de ces rendez-vous, le duo n’exclut pas de se rapprocher de collectivités et de professionnels pour des plus gros volumes.
Prochainement, Quentin Noire devrait les rejoindre. Le garçon de 27 ans est en formation : il prépare son brevet professionnel responsable d’exploitation agricole (BPREA). L’exploitation a également fait se regrouper la douzaine de bêtes et des brebis. « On proposera donc aussi un peu de viande » , conclut Thierry Priou. Des Jardins de la Sanguèze qui souhaite aussi travailler en collaboration avec des petits maraîchers de la même racine. Pour mieux pousser. Ensemble.